La crise du coronavirus a entraîné des changements radicaux dans le monde du travail. Dans son étude Resetting Normal 2021, Adecco examine les attitudes des employés envers les régimes de travail hybrides, l’évaluation basée sur les résultats et le management. Jan Dekeyser, Country Manager d’Adecco Belgique & Luxembourg, en commente quelques-unes des conclusions.
Dans le cadre de son étude Resetting Normal 2021, Adecco a interrogé 15.000 employés dans 15 pays sur la façon dont les entreprises voient leur environnement de travail après la crise du coronavirus et dont elles peuvent s’adapter à la “nouvelle normalité”. “Il s’agit d’une étude annuelle”, précise Jan Dekeyser, Country Manager d’Adecco Belgique & Luxembourg. “Les résultats de l’enquête servent de base à notre réflexion sur la façon dont Adecco peut évoluer et apporter une réponse aux problèmes rencontrés sur le marché de l’emploi.”
Régimes de travail hybrides
De cette étude, Jan Dekeyser tire cinq conclusions principales. Tout d’abord, le travail hybride n’est pas une mode éphémère. “Quelque 53% des travailleurs souhaitent continuer à travailler à distance, y compris lorsque la pandémie sera derrière nous. Les collaborateurs qui ont des enfants ainsi que la génération Z préfèrent cependant travailler au bureau, et c’est logique. Les jeunes ont davantage besoin d’une structure, de coaching et d’accompagnement.”
Les collaborateurs souhaitent davantage travailler avec des objectifs à atteindre. Ils s’attendent à être évalués en fonction de leurs résultats et non sur le nombre d’heures qu’ils passent au travail.
Ensuite, le travail à distance améliore l’inclusion. Les personnes porteuses de handicap ou présentant des origines ethniques différentes ont ainsi davantage d’opportunités sur le marché du travail.
Troisième conclusion: il existe une zone de tension entre ce que les collaborateurs souhaitent et ce que leur employeur est prêt à leur accorder. “Malgré l’accueil favorable réservé au travail hybride, nous remarquons que les travailleurs s’inquiètent de voir leur employeur leur imposer une plus grande présence au bureau. Ils s’attendent à devoir passer 60% du temps dans l’entreprise.”
Management à distance
L’étude révèle en outre que les managers ont eu beaucoup plus de difficultés à s’adapter. Une proportion importante des collaborateurs estiment en effet avoir été moins soutenus par leur manager au cours de l’année écoulée. “Nous devons ‘désapprendre’ en partie ce que nous savons pour faire place aux nouvelles façons de travailler, et la confiance joue ici un rôle capital”, juge Jan Dekeyser.
Enfin, il est frappant de constater à quel point les collaborateurs réfléchissent à leur avenir. “Ils souhaitent travailler davantage avec des objectifs à atteindre. Ils s’attendent à être évalués en fonction de leurs résultats et non sur le nombre d’heures qu’ils passent au travail.”
Contacts informels
À partir des résultats de l’étude, Adecco a accru la flexibilité au sein de sa propre organisation. “Avant la pandémie, nos collaborateurs travaillaient deux jours par semaine à la maison ou dans un bureau satellite. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nous leur demandons de venir au bureau au minimum deux jours par semaine. Les contacts informels, l’ambiance et l’ADN de l’entreprise restent cruciaux. En retour, nous conseillons nos clients sur la façon de gérer cette nouvelle normalité. En renouvelant ces études, nous souhaitons pousser les entreprises à y réfléchir et nous examinons comment nous pouvons leur apporter la meilleure réponse, seuls ou avec des partenaires.”