Le droit à la déconnexion est entré officiellement en vigueur le 1er avril 2023. Plusieurs entreprises ont raté cette date-butoir et sont encore en train d’en fixer les conditions dans une CCT ou le règlement de travail. D’autres, en revanche, travaillent depuis plusieurs années en respectant ce principe. “Auparavant, cela s’appelait chez nous temps de travail et temps personnel”, témoigne Hanne Poppe chez Colruyt Group.
Grâce au droit à la déconnexion – qui est un des piliers du contrat de travail –, les entreprises employant au moins 20 personnes ne peuvent plus attendre de leurs collaborateurs qu’ils lisent ou répondent à leurs e-mails et autres messages électroniques en dehors des heures de travail. Colruyt Group respecte ce principe depuis plusieurs années déjà. La nouvelle réglementation ne change donc rien à la façon dont l’entreprise organise ce droit.
“Jusqu’il y a quelques années, l’ensemble de l’entreprise travaillait selon le principe temps de travail et temps personnel: le plan d’épargne-carrière”, indique Hanne Poppe, porte-parole de Colruyt Group.
Télétravail
“Pour ceux qui pointent à l’aide d’un badge lorsqu’ils arrivent au bureau, le comptage du temps de travail rémunéré est lancé. Et lorsqu’ils quittent l’entreprise, le temps personnel commence. Notre règle: ceux qui se trouvent en période de temps personnel ne doivent pas être dérangés pour des questions liées à leur travail.”
Le système de pointage étant difficile à combiner avec le télétravail introduit par Colruyt pendant la pandémie de coronavirus, l’organisation a évolué vers un nouveau système de travail flexible basé sur les résultats, et ce, pour la plupart des collaborateurs des services centraux.
Pas d’e-mail sur les smartphones
Les valeurs et la philosophie n’ont pas changé, cependant. “Nous ne vous dérangeons pas lorsque vous n’êtes pas au travail: ce principe est ancré dans notre culture d’entreprise”, confirme Hanne Poppe. “Et nous avons l’habitude de respecter ce droit le soir, le week-end et pendant les vacances.”
Pour maximiser le droit à la déconnexion, nos messageries électroniques ne sont pas consultables sur smartphone.
Lorsqu’il est nécessaire de travailler en dehors des heures régulières, des services de garde sont organisés, par exemple lors de perturbations du système informatique ou en cas de questions urgentes des médias. “Pour maximiser le droit à la déconnexion, nos messageries électroniques ne sont pas consultables sur smartphone.”
Transparence
En cas de télétravail, Colruyt Group veille à ce que les collaborateurs se montrent transparents avec leurs collègues quant à leur (in)disponibilité. Tous se sont notamment engagés à inscrire ces périodes dans un agenda partagé. Et un cadre a été fixé pour le télétravail.
“Au vu de notre culture d’entreprise, le droit à la déconnexion n’a jamais été un problème”, souligne Hanne Poppe. “Chez Colruyt Group, nous nous sommes toujours organisés pour garantir à nos collaborateurs un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Nous sommes convaincus que nous répondons largement aux objectifs poursuivis par le législateur, même si ce principe n’a pas encore été inscrit officiellement dans une CCT ou le règlement de travail.”
Repos au travail
Outre le principe de déconnexion (et le droit à ne pas être dérangé) en dehors des heures de travail, Colruyt Group offre à ses collaborateurs la possibilité de se détendre, y compris pendant leur journée de travail.
“Nous proposons entre autres des formations et des ateliers auxquels les collaborateurs peuvent participer librement, comme des cours de yoga et de pleine conscience. Et nous disposons, au siège principal, d’espaces de silence où notre personnel peut se reposer pendant la journée. Nous leur offrons même la possibilité de faire une petite sieste… À nos yeux, ces pauses sont une forme de déconnexion.”