En Suisse comme en France, les boutiques indépendantes de gestion de patrimoine se sont taillé une place de choix. De quoi inspirer chez nous Jérémie Pulinx, Managing Partner de Waterloo Asset Management.
S’il est une année dont tout investisseur et professionnel se souvient, c’est bien 2008. La crise des subprimes surgit et frappe durement les portefeuilles et les esprits. Pris de peur, les clients cherchent à protéger leurs avoirs en diversifiant leurs placements. Certains désirent multiplier les garanties de dépôt en les répartissant dans plusieurs banques, d’autres se replier sur l’or ou investir dans des obligations d’État. Les banques, de leur côté, veulent d’abord se refaire une santé et tentent de placer leurs obligations à long terme.
Jérémie Pulinx et ses associés de Waterloo Asset Management œuvrent alors dans les départements private banking de grandes institutions financières. “On a senti à ce moment-là une réelle distorsion entre les souhaits des clients et les stratégies des banques”, se souvient-il.
Nouvelles attentes
La période, tendue, amène beaucoup de clients à remettre pour la première fois en question la parole de leur banquier privé. Voire à en changer. Elle convainc aussi les cofondateurs de Waterloo Asset Management qu’il faut entrer dans une autre ère. “Il y avait de nouvelles attentes. En créant notre propre structure, nous voulions pouvoir réellement y répondre, en toute indépendance et sans conflit d’intérêts d’aucune sorte.”
Même des investisseurs de longue date changent de banque pour obtenir du sur-mesure.
Les années qui suivent valident cette vision stratégique, renforcée par de nouveaux constats : “De plus en plus d’investisseurs doutent aujourd’hui des produits que leur proposent les grandes institutions et qu’ils jugent trop standardisés”, poursuit le gestionnaire d’actifs. “Et pas seulement les jeunes générations. Même des investisseurs de longue date sont prêts à changer de banque pour satisfaire leur souhait de sur-mesure.”
50 portefeuilles maximum
Outre le fait que sa société dispose des mêmes agréments légaux que les plus grandes institutions, Jérémie Pulinx insiste sur deux points. D’une part, Waterloo Asset Management travaille en architecture ouverte. “Il existe d’excellents gestionnaires en Belgique et en Europe et nous ne nous refusons pas d’en sélectionner certains pour nos clients, si nous sommes convaincus qu’ils leur apportent une plus-value.” Il ajoute que notre structure plus petite, par comparaison avec celles des grandes banques, est synonyme d’échanges d’informations plus fluides entre les experts, et de prises de décision rapides et efficaces dans l’intérêt du client. »
Chez nos grands concurrents, les conseillers ont parfois à accompagner jusqu’à 300 clients, là où les nôtres se concentrent sur 50 portefeuilles maximum.
Autre argument en faveur des boutiques de gestion: “Alors que beaucoup hésitent à raconter leur histoire patrimoniale intime à de jeunes conseillers de banque privée, nous cultivons un sens profond de la relation de confiance.” Pour marquer sa différence, il souligne que, chez ses grands concurrents, les conseillers ont parfois à accompagner jusqu’à 300 clients, là où chaque expert de Waterloo Asset Management se concentre sur un maximum de 50 portefeuilles.
Nombre de clients doublé
Marquée par les turbulences financières, l’année 2022 a été de nature à fragiliser les liens entre les grandes institutions et leurs clients. L’époque donnerait-elle à nouveau raison à la vision déployée par le cofondateur? “Nous sommes en tout cas portés par ce que nous voyons arriver en Suisse et en France. Là-bas, les conseillers en gestion de patrimoine indépendants ont progressé jusqu’à devenir de grands concurrents des banques privées. Ils détiennent désormais près de 20% du marché.”
Ses propres chiffres parlent pour lui. Sur ces trois dernières années, Waterloo Asset Management a doublé à la fois le nombre de ses clients, de ses actifs sous gestion et de ses collaborateurs. “Nous rejoignent des gestionnaires de grandes banques privées qui veulent avoir un impact. Dans une structure à taille humaine, leur avis compte. Avec nous, ils retrouvent la passion du métier et l’opportunité de l’exercer dans les meilleures conditions.”