Le podcast Yaka! répond aux questions qui se posent aux entreprises en croissance. Dans le premier épisode: comment partir de rien ou presque? Avec Simon Polet (Merchery) et Michaël Labro (PMSweet).
Monter un projet entrepreneurial à partir de rien – sans (trop de) financement ni levée de fonds? Pourquoi pas? Les deux cofondateurs de la start-up Merchery ont, en tout cas, de grandes ambitions pour leur entreprise, initialement lancée comme un projet parallèle à leurs jobs respectifs: une marque de gourde.
"On vendait aux particuliers, en magasin et sur les réseaux sociaux, jusqu’au jour où une entreprise nous a contactés pour personnaliser ses gourdes", explique Simon Polet, l'un des deux cofondateurs de Merchery. Les deux comparses se tournent alors vers le marché des cadeaux d’entreprises, une industrie gigantesque.
"On est parti d’un petit projet qui nous a emmené vers un autre, en ayant investi 5.000 euros chacun, sans apport externe."
"Nous avons des concurrents qui font des milliards avec des clés USB, des parapluies et des stylos qui n’écrivent pas. Notre point de départ a été l’envie de dénicher des produits uniques. Nous visons des savons personnalisés produits à Bruxelles, du Patagonia ou des beaux bics Caran d’Ache", assure Simon Polet.
Son entreprise vise entre 5 et 6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, mais veut surtout devenir un grand acteur de son secteur. "On est parti d’un petit projet qui nous a emmené vers un autre, en ayant investi 5.000 euros chacun, sans apport externe", se rappelle Simon Polet. "Il faut trouver ce que tu sais faire, là, maintenant. On a commencé par des gourdes, et heureusement qu’on a fait quelque chose de simple, c’est ça qui nous a permis de franchir les étapes suivantes", ajoute-t-il.
Le très discret roi du macaron
Partir de rien et devenir un acteur incontournable dans son secteur? C’est possible. Michael Labro en est la preuve vivante. Inconnu du grand public, ce Liégeois de trente ans est à la tête de PMSweet, une entreprise qui produit presque exclusivement des macarons.
En 2014, son chiffre d’affaires était encore d’environ 100.000 euros. Aujourd’hui, PMSweet produit 700.000 macarons par jour, dont 90% sont exportés, en Europe, en Asie et aux États-Unis. Son chiffre d’affaires a dépassé les 51 millions d’euros en 2022. PMSweet est en train de se profiler comme le leader mondial du macaron, en toute discrétion.
De la cuisine de grand-mère au succès international
Mais l’histoire de PMSweet démarre il y a quinze ans. Michael Labro était encore élève en secondaire. Passionné de pâtisserie, il met la main un peu par hasard sur un livre de recettes (de macarons, évidemment). D’essais erreurs en recettes concluantes, il en arrive à livrer, avec son meilleur ami, ses macarons en porte-à-porte dans son voisinage. "Les gens nous prenaient un peu pour des scouts en train de vendre des macarons qui auraient été produits par d’autres, mais ils achetaient". Il avait alors 17 ans.
"Au départ, je ne savais même pas que je faisais une entreprise".
Michael Labro continue son activité artisanale de production de macarons en parallèle avec des études de médecine, auxquelles il met un terme après cinq ans, en plein stage. Il se consacre alors à temps plein au macaron, déménage sa production dans un petit atelier. Les contrats commencent à s’enchaîner, avec Le Point Chaud, Carrefour, et puis Delhaize. Le succès commence à pointer le bout de son nez, mais l’histoire de PMSweet ne fait que commencer.
"Au départ, je ne savais même pas que je faisais une entreprise", raconte Michaël Labro. "On a mis 500 euros chacun. C’était inconscient, et je travaillais sans relâche. Pendant dix ans, j’ai travaillé de 18 à 20 heures par jour. Cela a été un sacrifice énorme, je ne faisais rien d’autre de ma vie."
Découvrez la suite des récits de Merchery et PMSweet, ainsi que l’ensemble des enseignements tirés par Simon Polet et Michael Labro dans ce premier épisode des podcasts Yaka!
Yaka!, c'est une invitation lancée par L'Echo à toute la communauté business francophone pour stimuler l'esprit d'entreprendre en Wallonie et à Bruxelles.
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