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"Épargner est surtout une manière de gérer son argent de manière réfléchie"

©Shutterstock

L’épargne est souvent analysée selon une approche purement économique. Inconsciemment, pourtant, la manière dont nous gérons notre argent est aussi déterminée par nos émotions et des données psychologiques telles que la "comptabilité mentale".

S’il semble parfois possible de ramener l’épargne à des décisions purement économiques et rationnelles, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Car notre comportement en la matière est influencé par notre nature humaine. Soumis à des principes psychologiques et comportementaux, sans que nous en ayons conscience. Un des principaux exemples en est la "comptabilité mentale". Un concept décrit dans le détail par l’Américain Richard Thaler, lauréat du prix Nobel d’économie en 2017.

La comptabilité mentale renvoie à la capacité des êtres humains de tenir – souvent sans le savoir – plusieurs "comptes mentaux" ou "porte-monnaie psychologiques" dans leur tête. Nous avons des comptes mentaux pour les dépenses indispensables comme le logement et l’alimentation, et d’autres pour ce qui se rapporte aux loisirs et aux vacances. Et la manière dont nous gérons nos finances varie selon le compte mental dont provient l’argent. Nous attribuons ainsi des propriétés, valeurs et objectifs différents aux composantes de nos économies.

Les êtres humains ont plusieurs porte-monnaie psychologiques dans la tête. Le lauréat du prix Nobel Richard Thaler parle même d’une "comptabilité mentale".

100 euros valent parfois plus que 100 euros

"Dans notre psyché, 100 euros n’ont pas toujours la même valeur", explique Filip Brutsaert, Marketing Manager de Rabobank.be. "Généralement, nous dépensons plus rapidement ce montant lorsqu’il se trouve sur un compte à vue que lorsqu’il est parqué sur un compte d’épargne. Nous sommes également plus généreux avec ‘l’argent facile’, tels les gains à la loterie et les remboursements du fisc. Et celui qui retrouve un billet de 50 euros dans sa veste d’été au sortir de l’hiver le dépensera plus rapidement que les 50 euros qu’il a gagnés ou épargnés."

Daniel Kahneman, psychologue israélien et prix Nobel d’économie en 2002, a confirmé l’existence d’une comptabilité mentale dans le cadre d’expériences poussées relevant des "behavioral economics" (économie comportementale). Il a notamment décrit comment une personne qui perd des places de théâtre qui lui ont coûté 100 euros ne commandera sans doute pas de nouveaux billets. Si la même personne perd 100 euros en liquide avant d’avoir acheté les places, il y a en revanche de fortes chances qu’elle les acquière malgré tout. Bien que la perte soit identique, la perception est différente dans les deux scénarios.

En réalité, épargner consiste simplement à mettre de côté l’argent que l’on n’a pas encore dépensé.

Filip Brutsaert
Marketing Manager de Rabobank.be

Homo economicus, vraiment?

"Nous pouvons donc affirmer, sans crainte de nous tromper, que nous sommes moins ‘homo economicus’ que nous ne le pensons", affirme Filip Brutsaert. "Pourquoi un surcoût de 500 euros sur l’achat d’une voiture de 20.000 euros est-il ressenti comme moins grave qu’un supplément identique sur l’achat d’un vélo de 1.000 euros? Pourquoi éprouvons-nous davantage de difficultés à dépenser un montant limité pour un taxi alors que notre propre voiture nous coûte en réalité beaucoup plus cher? Et pourquoi est-il plus agréable de dépenser une somme pour des vacances que pour la réparation d’une toiture? Tout cela est simplement la conséquence d’une batterie de facteurs psychologiques qui influent sur notre comportement en matière d’argent. Plus nous en sommes conscients, plus nous aurons de contrôle sur la manière dont nous gérons nos finances."

"Cela vaut assurément pour la manière dont nous épargnons", conclut Filip Brutsaert. "Les épargnants ont tout intérêt à le réaliser. Une réflexion approfondie sur ses revenus et dépenses peut influencer positivement son comportement en matière d’épargne. Établir une distance mentale entre soi-même et ses économies contribue à mieux épargner et réduit la tentation de dépenser. Car en réalité, on peut aussi dire que l’épargne consiste simplement à mettre de côté l’argent que l’on n’a pas encore dépensé."

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