Christa Lannoo nous parle de triptyque, une œuvre de Jan De Cock. interview : Thijs Demeulemeester photo : Tim Van De Velde
" Jan De Cock a envahi notre intérieur, du living à la cuisine, avec ce triptyque dont les cadres sont accrochés à des endroits inattendus : derrière une porte ou au-dessous de la hauteur des yeux. Grâce au reflet dans le verre, on voit la pièce et les autres œuvres. Quand nous sommes à table, c’est comme si nous étions dans une œuvre d’art. Jan voulait avoir de l’impact, être là. Alors, accrocher ses œuvres dans un bel endroit n’était pas une option ! Son triptyque est dominant, mais les lieux restent très vivables. Chez certains collectionneurs, Jan a pu aménager tout un living avec des modules en aggloméré. Mais, aussi belle que soit son installation dans la Boekentoren, je ne voyais pas ça chez moi. "
" Cette œuvre est faite à partir de photos des installations qu’il a exposées, notamment à la Tate Modern. Jan est venu installer ce triptyque ici, chez nous. Un jour, je lui ai dit que l’avantage de notre triptyque, c’est qu’il est divisible : chacun de mes enfants en aura une partie. Sa réponse a fusé : " Vous êtes folle, Christa ? Vous n’allez tout de même pas démonter cette œuvre ? "
" Mon mari, Stefaan, était un ami de Jan. Sur son lit de mort, il m’a dit : " Suis le parcours de Jan, il est exceptionnel. " Après sa mort, j’ai demandé à Jan de réaliser cette installation. Mon mari l’aurait adorée. Nous avons rencontré Jan De Cock il y a onze ans. C’était un jeune enthousiaste qui venait frapper à la porte de l’imprimerie Lannoo car il voulait publier une œuvre sous la forme de livre. C’est un artiste sans compromis : il ne se laisse pas reléguer dans un coin. Même pas de mon living. "
Jan De Cock (37), artiste contemporain bruxellois multimédia, célèbre par la série Denkmal. Il a exposé à la Tate Modern (2005), au MoMA (2008) et à Bozar (2009), ainsi qu’à Baden-Baden (2012) et à Mexico (2013).