“Spontanément, je dirais la chaise de ma chambre d’hôtel à Palerme, où j’ai passé trois semaines à écrire les chansons de mon album de rupture, ‘Ha Ha Heartbreak’. Pour la première fois, je m’étais fait larguer et j’étais célibataire. Sérieusement: c’est ma chaise de jardin en plastique, la ‘Monobloc’, un modèle standard. Elle est tellement moche qu’elle est culte! Comme il y en avait chez mes parents, c’est un souvenir. Quand je travaille chez moi, à Gand, je fais une pause cigarette dans le jardin assis sur cette chaise: c’est alors que j’ai mes meilleures idées.”
“Je ne suis pas collectionneur. L’année dernière, j’ai acheté une maison à Gand et je cherche de beaux meubles, mais pas des trucs design prétentieux. Même si j’avais de l’argent, je ne le dépenserais pas pour du design, mais plutôt pour manger. Je vais souvent au restaurant ou je commande des plats à emporter: une demi-heure pendant laquelle je ne cuisine pas, c’est une demi-heure pour ma musique!”
“J’aimerais que Louis XIV, en bas de soie, soit assis sur ma chaise en plastique. Je l’inviterais rien que pour cette image. Sinon, j’inviterais mes héros: David Bowie, Bob Dylan, Nick Cave et Leonard Cohen. Mais ai-je vraiment envie de les rencontrer? Je serais probablement trop intimidé pour dire un seul mot et je me confondrais en excuses pour mes piètres compétences culinaires. Je ne suis pas sûr non plus de vouloir inviter Cohen: récemment, j’ai regardé le documentaire ‘Marianne & Leonard: Words of Love’, consacré à Cohen et à sa muse et je me suis dit ‘quel sale type’, même si je me reconnaissais dans son comportement.”
“Avant, j’avais du mal. J’étais accro aux stimulus. Je voulais toujours faire des trucs: de la musique, du sport, la fête ou des excès. Je ne supportais pas le vide, alors qu’aujourd’hui, je le recherche. M’asseoir sur le canapé pendant toute une soirée sans rien faire est pour moi la chose la plus difficile qui soit, mais je m’y exerce, parce que cela me procure une paix incroyable.”