Yvan Vercruysse possède 68 (!) voitures américaines, chacune avec leur propre histoire. La majorité d’entre elles se trouvent dans un hangar d'environ cinquante mètres de long, pare-chocs contre pare-chocs et sur trois rangées. Au fur et à mesure qu’elle s’étoffait, la collection a déménagé, six fois à ce jour.
C’est un fait : tous les amateurs de voitures sont à l’étroit. Ici, c’est une Lincoln Continental Mark V Cartier Edition qui n’a pas trouvé de place sous la toiture du hangar. "Il s’agit pourtant d’une voiture spéciale", explique Vercruysse. "Elle date de 1978 et a été construite à moins de 2.000 exemplaires. Elle a un moteur V8 de 7,8 litres pas vraiment écologique : elle consomme 20 litres aux 100."
"Tout a commencé il y a 25 ans, lorsque j’ai eu 40.000 francs pour ma vieille Mercedes au marché des voitures d’occasion d’Anderlecht. Un peu plus loin, j'ai vu une Buick Skylark pour le même montant. Le marché de ce type de voitures s’était effondré : taxes, assurance et consommation élevés avaient eu raison de lui. C’est à ce moment-là que je suis tombé amoureux de ces voitures : j’ai acheté la plupart d’entre elles au cours des dix années qui ont suivi, généralement pour quelques centaines d'euros. J'étais distributeur de matériaux pour pneus, ce qui fait que je me rendais souvent dans des garages. Quand j’en voyais une, je l’achetais. Depuis, ma ferraille comme ils disaient a pris de la valeur. Cette Chevrolet Camaro de 1974, je l'ai achetée 1.500 euros et on m’en a proposé 22.000."
Une Pontiac Grand Prix T-top (1978), intérieur en cuir rouge et moteur V8 5.7 litres sous le capot sort du lot. "À ma connaissance, elle est unique en Europe, car elle n’a jamais été importée officiellement. Tout comme l’Oldsmobile Firenza (1982), dotée d’un moteur à quatre cylindres de 2,0. Elle vient d'une Américaine qui l’avait importée quand elle est venue habiter à Deinze. Elle m’a appelé six ans après que j’aie manifesté de l’intérêt pour sa voiture."
«Vendre ? Over my dead body ! JE VEUX ARRIVER À 80 EXEMPLAIRES.»Yvan Vercruysse
"L'an dernier, sept voitures sont venues s’ajouter à ma collection. Cet été, j’ai pu acheter pour une bouchée de pain l’Oldsmobile Regency dans laquelle l'ex- président américain Jimmy Carter avait fait campagne, en 1976. Je suis ravi. Je savais depuis longtemps qu’elle était chez un gars du Limbourg. Lorsque celui-ci a eu besoin d'argent pour construire, il a sauté sur l'occasion. Je suis son cinquième propriétaire, et le dernier. une fois qu’on est à l'intérieur, on n'entend rien. On flotte sur la route. Une expérience de conduite très différente par rapport aux voitures européennes."
"Comme j'ai trois entreprises, je n’ai pas le temps de les faire rouler. Mais dès que j'ai une heure de libre, je viens ici, j’allume le juke-box et je me promène un moment entre mes voitures. J’adore ... En 2007, elles ont été estimées à 300.000 euros, mais je ne les vendrai jamais. Over my dead body ! Mon ambitions, c’est d’arriver à quatre-vingts pièces. Je voudrais encore travailler pendant cinq ans et, ensuite, j’aimerais ouvrir un petit musée. J'ai déjà une Statue de la Liberté de 5,5 mètres de haut."
AUTOBIOGRAPHIE - Yvan Vercruysse (59)
Voiture de tous les jours : Cadillac DeVille (2005) et GMC Savana (2006).
La première : Citroën 2CV.
La meilleure : Volvo 140 Series.
La top : Lincoln Town Car.
Le rêve : Lincoln Mark IV.
La pire : Cadillac DeVille Fleetwood (1981).