Du ski nautique en hiver? C’est possible. Comment? Sur la glace… et tracté par un cheval. Le ski joëring est la discipline la plus spectaculaire du White Turf, la grande compétition hippique organisée sur le lac gelé de Saint-Moritz. Longines y couronne chaque année le “roi de l’Engadine”.
Le mercure flirte avec les 0,1 °C, un timide soleil pointe à travers les sommets des montagnes environnantes. Juste assez pour maintenir une chaleur agréable. C’est à bord d’une calèche tirée par des chevaux décorés de plumes et de clochettes que nous arrivons au lac de Saint-Moritz. Une vaste superficie glacée de 780 mètres carrés entourée des majestueux sommets de l’Engadine, au sud-est de la Suisse. De l’autre côté, c’est Saint-Moritz, la Mecque de la jetset internationale. À 1.822 mètres d’altitude, on peut y profiter de la neige, pratiquer tous les sports d’hiver… et assister à des courses de chevaux.
Chaque année, des touristes du monde entier viennent admirer les performances de nobles pur-sang provenant de toute l’Europe et des meilleurs jockeys à l’occasion du White Turf. Lors de trois dimanches de février, plus de 30.000 spectateurs se rassemblent sur le lac gelé pour assister aux courses de galop et de trot.
Toutefois, l’épreuve favorite du public est sans conteste le ski joëring, aussi appelé ski attelé. Un skieur se fait tracter par un pur-sang non monté sur une piste de 2.700 mètres, à des vitesses supérieures à 50 kilomètres/heure. Courage, endurance, force et technique détermineront celui qui récoltera le plus de points sur les trois dimanches de courses et pourra se proclamer “roi de l’Engadine”.
Longue tradition
Avec un prix global en espèces d’environ un demi-million de francs suisses (471.000 euros), le White Turf dépasse largement les gains habituels dans le sport hippique suisse. Le seul Longines Großer Preis von St. Moritz est doté de 111.111 francs. La marque d’horlogerie suisse est l’un des sponsors principaux de cet événement prestigieux. “Et ce n’est pas un hasard”, souligne Matthieu Baumgartner, VP Marketing chez Longines. “Avec le White Turf, nous nous situons au carrefour d’activités et d’univers qui nous tiennent particulièrement à cœur chez Longines.”
“Avec le White Turf, nous nous situons au carrefour d’activités et d’univers qui nous tiennent particulièrement à cœur chez Longines.”
“Le sport hippique nous passionne depuis longtemps. En 1869, nous avons développé la première montre de poche avec des motifs de chevaux: un cavalier sur son cheval. En 1880, nous avons conçu les premiers chronographes pour les courses hippiques américaines. Quatorze ans plus tard, le premier chronographe quittait notre siège à Saint-Imier pour les courses hippiques de Saint-Moritz. Depuis la première moitié du XXe siècle, nous assurons le chronométrage du White Turf, organisé dès 1907. En outre, Longines est très présent dans l’univers des sports d’hiver. Nous sponsorisons depuis plusieurs années les compétitions internationales de ski alpin, y compris la plus importante organisée ici, à Saint-Moritz.”
Le lien particulier qu’entretiennent Longines et la plus ancienne station de sports d’hiver au monde a donné naissance à une Conquest Special Edition St. Moritz. “Nous avons conclu un partenariat avec la municipalité et l’office de tourisme: tous les moniteurs de ski de la Swiss Ski School portent cette montre”, indique encore Matthieu Baumgartner. Le dimanche 16 février, il a pu remettre un chèque à Dennis Schiergen, qui a remporté les courses sur son cheval Wargrave. Bien entendu, le vainqueur a également reçu une montre, un modèle de la collection Longines Conquest VHP (very high precision).
Boules de neige
La veille de ce prestigieux événement, j’ai moi-même pu goûter au ski joëring. Cavalier inexpérimenté, je n’ai heureusement pas dû prendre les rênes en main. Un expert lançait régulièrement un regard derrière lui pour voir si je suivais toujours. En réalité, ce n’est pas si difficile: plier les jambes, garder les bras tendus, bien saisir la corde et tourner en parallèle dans les virages. Un jeu d’enfant. Ceci étant dit, glisser à 50 kilomètres/heure derrière un cheval, c’est l’assurance d’une sacrée poussée d’adrénaline.
Ce n’est pas un hasard si jøring signifie “voler” en norvégien. La discipline est née en Scandinavie et, au départ, les skieurs étaient tractés par des chiens de traîneau. En 1928, le ski joëring était même présenté en démonstration aux Jeux olympiques d’hiver de – comment pourrait-il en être autrement? – Saint-Moritz.
Dans le ski joëring, ce n’est pas la vitesse qui pose le plus de difficultés, mais les boules de neige glacée qui viennent régulièrement vous heurter les jambes ou le casque. C’est aussi l’avis du jockey britannique Kieran O’Neill, deuxième prix en galop au White Turf cette année. “En soi, une épreuve sur la neige n’est pas fondamentalement différente d’une course sur un hippodrome traditionnel. À Aston comme à Chester, il faut ralentir dans les virages sous peine de glisser… Il n’en va pas autrement avec une voiture. Le plus dur, ce sont les boules de neige – tant pour le jockey que pour le cheval. Elles vous frappent à pleine vitesse. Non seulement elles peuvent vous laisser de fameux hématomes, mais vous ne savez jamais comment le cheval y réagira.”