C'est une fermette de village posée dans la campagne du Brabant Wallon, entre Wavre et Perwez. Depuis bientôt 23 ans, Michel Vanden Broucke occupe les lieux.
Entrons dans ce qui fut une maison de famille: deux salles accueillantes aux murs chaulés en blancs, dont une avec un beau feu ouvert. Et une grande terrasse couverte qui donne sur le jardin orné d'un splendide (et spectaculaire) saule pleureur, d'un cèdre et d'un pommier plein de fruits en ce mois d'août. Des chaufferettes permettent de s'y installer même si les soirées sont fraîches et, en hiver, elle joue les chalets de montagne avec un menu autour de la raclette!
Michel Vanden Broucke a suivi l'école hôtelière de Spa avant d'arriver au Carlton, un restaurant bruxellois aussi mythique qu'éphémère, où officia à ses débuts le grand chef français Alain Passard. Ensuite, il décide, avec sa soeur, de convertir la demeure familiale en restaurant. Aujourd'hui, en cuisine, officient son fils Simon (un ancien de l'école hôtelière de Wavre) et Emmanuel Verayt.
Devant deux flûtes de pétillant méthode traditionnelle (Val de Loire), nous découvrons la carte. J'opte pour des croquettes aux crevettes grises annoncées maison à 18 euros la paire, ce qui n'est guère excessif vu le prix actuel de ce délicat décapode. Bisquées, elles ne sont guère garnies; on en devine la raison...
Ma compagne de table a choisi un snacké de boeuf (du simmental) façon Rossini (garni d'une belle tranche de foie gras poêlé). Un caramel au Porto blanc et une rondelle de pomme complètent cette assiette gourmande. La pointe de harissa (quoique discrète) n'apporte toutefois rien à la composition et à l'harmonie de ce plat. Pour suivre, un beau dos de cabillaud rôti sur la peau dont les écailles se détachent délicatement. Cuisson parfaite. Il est accompagné d'une espuma au basilic thaï, touche acidulée amenée par du citron vert, risotto (bien crémeux), quelques champignons d'été et un crumble au lard: une préparation savamment étudiée.
Adresse?
Chemin de l'Herbe 32 à 1325 Bonlez (Chaumont-Gistoux).
Tél. 010/68.89.61. Fermé dimanche soir et lundi. www.32chemindelherbe.com
Sommelier?
Carte assez courte, références variées. En France, Chablis de William Fèvre, St Nicolas de Bourgueil de Joël Taluau, Champagne Christian Senez, vins chiliens signés François Lurton. Conseillé: le Château Carignan, Premières Côtes de Bordeaux 2009, 72 euros le magnum.
Décibels?
40-45 dB (en terrasse).
Addition?
Apéritif, entrée, plat dessert et vin pour deux: 159 euros.
On y retourne?
Oui, pour le fantastique lunch deux services.
J'avoue, j'adore le cochon ibérique. Et il y avait à la carte de la pluma, un morceau de choix vu qu'il ne représente que 500 grammes sur un animal de 175 kilos. Elle est servie rosée, caramélisée, avec une écrasée de pommes de terre et, pour rester dans l'esprit espagnol, un coulis de pimientos del piquillo et du chorizo de bellota (préparé avec de la viande de porc nourri aux glands). Belle assiette. Comme dessert, un café gourmand escorté de trois petites coupelles: un soufflé au chocolat, une soupe de fruits et une crème brûlée.
Côté vins, le Chablis de William Fèvre et du vin rouge du Pays d'Oc servi "au centimètre" (sagement tarifé 4 euros le verre). À signaler aussi, ce qui est rare, une belle carte de thés bio pour terminer le repas avant de reprendre la route.