Une nouvelle dynastie de la mode aurait-elle vu le jour avec la famille belgo-américaine Fairchild (le père, la mère et les deux filles)? La marque Alexa Fairchild part à la conquête des dressings avec des vêtements ornés à la main et des références équestres. En effet, Alexa Fairchild veut également participer aux épreuves de dressage des Jeux Olympiques.
Pour les Fendi, les Arnault et les Missoni, la mode coule dans le sang. Mais ce ne sont plus les seules: les Fairchild font désormais leur entrée. Erin, la mère, a dirigé la communication et le marketing de Valentino et Calvin Klein. Stephen, le père, a été designer pour Armani et Ralph Lauren avant d'intégrer la maison de joaillerie Pandora. Et leur progéniture suit le pas! Ce mois-ci, la famille belgo-américaine lance sa première collection, Alexa Fairchild, une ligne de mode unisexe et intemporelle. Elle porte le nom de l'aînée "parce que ça sonne bien", et aussi parce qu'Alexa (23 ans) en assure la direction artistique. La cadette, Natasha, qui suit actuellement des études de cinéma à Londres, est l'assistante multimédia de ce projet. "Je me sens un peu mal à l'aise que la marque porte mon nom", explique timidement Alexa en regardant sa mère. "Quand on associe son nom à une marque, on est considéré comme l'unique porte-parole alors que notre label appartient à tous les Fairchild."
Grand-père en chaussettes
Alexa a toujours adoré la mode. Non seulement ses parents travaillaient dans le secteur, mais son grand-père était déjà une icône de cette industrie outre-Atlantique. "Je m'en suis rendue compte quand une équipe du Vanity Fair américain est passée pour faire un reportage sur lui pendant nos vacances annuelles en Suisse."
John Fairchild, décédé en 2015, était l'héritier et le directeur de Fairchild Publications, éditeur du magazine de mode 'Women's Wear Daily', et le fondateur du prestigieux magazine de mode 'W magazine'. "Quand j'ai vu un des personnages de la série 'Gossip Girl' entrer dans la rédaction de 'W', j'ai réalisé que son magazine devait être important. Mais, pour moi, mon grand-père a longtemps été cet homme avec des chaussettes en cachemire de couleur qui vouait une sainte horreur aux grands sacs à main."
Symboles amérindiens
La collection Alexa Fairchild est produite à San Benedetto, près du lac de Garde, en Italie. "Notre directeur opérationnel local a sélectionné différentes usines capables de fournir les meilleurs matériaux", explique Erin. Les créations ne sont pas liées aux saisons de mode et c'est rare: "Nous préférons aller à l'encontre du système traditionnel car cela nous permet d'ajouter régulièrement de nouveaux articles à notre collection."
"Ce type d'approche fait référence aux selles d'équitation", annonce sa fille ainée en s'emparant d'un pull bleu en cachemire recyclé pour nous montrer le logo géométrique brodé, composé de deux barres et d'un triangle. "Notre logo fait référence aux symboles que les Amérindiens dessinaient sur leurs chevaux", ajoute Erin Fairchild.
Ces références ne sont pas le fruit du hasard: la directrice artistique du label est une cavalière émérite. Il y a un an, quand elle a commencé à réfléchir à une collection, elle avait un plan: concevoir, à l'origine, des vêtements pour pratiquer l'équitation. "Je fais du dressage depuis l'âge de neuf ans et je participe régulièrement à des compétitions internationales avec l'équipe belge et dans le Grand Prix des moins de 25 ans", ajoute-t-elle. "Mon rêve est de pouvoir participer aux J.O., comme ceux de 2020 à Tokyo. Je m'y entraîne!" Toutefois, si elle devait choisir entre carrière de dressage et collection de mode, elle pencherait pour la deuxième. "Ce qui fait la particularité de notre label, c'est que presque toutes les pièces ont une touche artisanale", explique Erin. "Notre logo est peint à la main sur nos T-shirts. Chaque pièce est unique."
"Au dos de nos vestes en cuir, nous apposons des dessins peints à la main et les patches du logo sur les pulls sont tous différents", ajoute Alexa. Les Fairchild veulent que ce logo devienne une sorte de lien entre ceux qui portent leurs vêtements et qu'ils considèrent comme une tribu. Pour l'instant, la collection est disponible en ligne, mais un réseau de boutiques multimarques et d'autres plateformes d'e-commerce internationales devraient suivre.
Nous demandons à Alexa ce qu'en aurait pensé son grand-père. "Ce n'est pas vraiment son style, je crois! Mais il aurait eu un jugement clair. Il adorait regarder les gens: il avait sa table au restaurant La Grenouille à New York où il s'installait, uniquement pour regarder les tenues, comme un défilé. Oui, c'était un sacré personnage!"
À partir de 100 euros le tee-shirt à 1.400 euros la veste en mouton. www.alexafairchild.com