Charlie Hebdo: de la transgression à l'opprobre

Avec sa dernière Une, Charlie Hebdo a franchi une nouvelle ligne, provoquant une énième fracture entre pro et anti. Caricaturer outrancièrement les prélats, Mohammed ou Dieu? C’est croquer la liberté d’expression à pleines dents, c’est faire vivre la démocratie – les préceptes d’une religion ne peuvent être opposés qu’à ses adeptes. Cette fois, Charlie fait autre chose. Sur une illustration des attentats de Catalogne, il titre: "Islam, religion de paix… éternelle!" Avec cette Une, l’hebdomadaire ne se moque pas des bigots ou de leurs penchants mortifères: il expose une idée simple – caricaturale bien sûr –, mais aussi dangereuse. Celle que c’est l’islam qui sème la mort. Et dire cela, c’est pointer un doigt non pas moqueur mais accusateur sur tous ses adeptes.