La visite au fil des garages belges nous conduit cette semaine chez Patrick Hobbels, gérant du garage MCS, et son fils Nico
"Nous avons un peu de tout un peu partout", sourit Patrick Hobbels. "Nous avons regroupé ici les plus belles. J’ai roulé trois fois avec la Jaguar E-Type Series 2 Coupé 4.2 (1969) depuis que je l’ai achetée, il y a cinq ans."
Sa dernière acquisition est la Chevrolet Special Deluxe Business Coupe (1941). "Je la sors régulièrement pour me balader, quand il fait beau. C’était la voiture qu’utilisaient les représentants de commerce car elle était assez grande pour y passer la nuit. Elle apparaît dans la comédie musicale ‘Grease’. Je l’ai achetée à son deuxième propriétaire aux États-Unis. Elle roule comme une voiture de luxe neuve, avec beaucoup de souplesse." Il la fait démarrer: la six cylindres ronronne comme un gros chat.
Nous longeons l’impressionnante Cobra (1974); une vraie Shelby? "Si seulement! Elles valent une fortune. De toute ma vie, je n’en ai vu qu’une, il y a 25 ans: un exemplaire moisi qui appartenait à feu Jean-Pierre Van Rossem. Cette réplique a été fabriquée par la marque anglaise Pilgrim. La mécanique vient de la Ford Scorpio 2.9. Elle est extrêmement dangereuse: même par temps sec, on dérape très facilement à 100 km/h. Score de sécurité: moins cinq, mais son look est sans pareil."
Patrick Hobbels
Gérant garage-carrosserie MCS
Voiture de tous les jours: Volkswagen Caddy Maxi (2014).
La première: Alfa Romeo Junior.
La meilleure: Shelby Mustang 350 GT Convertible (1969).
La pire: Fiat 126 bis.
Vendue avec regret: Shelby Mustang 350 GT Convertible (1969).
Le rêve: Bugatti Type 57S.
"La Porsche 356 Speedster (1971) est aussi une réplique, alimentée par un moteur deux litres Volkswagen -c’est d’ailleurs ainsi qu’elle est immatriculée. Je ne connais pas son histoire, je ne sais même pas où elle a été construite. J’en avais une version de la marque belge Apal, mais celle-ci est nettement mieux finie. Je n’éprouve aucune honte à rouler dans une réplique. Un hobby doit être abordable."
Dehors, se trouve une authentique Porsche 964 Carrera 4 Cabriolet (1990), qu’il utilise souvent et dont il connait toute l’histoire. "Je ne suis jamais tombé en panne avec mes classiques", déclare-t-il. "Mais, bon, nous ne roulons pas beaucoup non plus", répond Nico (31 ans), son fils. "Des amis du Retro Car Club d’Alost les utilisent parfois: ils se réunissent tous les mois."
"Le simple fait de les posséder me rend heureux", dit le père qui possède 34 voitures (quand même!), dont une Ford Mustang (1969), une des premières Mercedes G230 (1984) et une Porsche 944 (1982). "Actuellement, je restaure mon Pickup Chevrolet (1950). Le châssis est prêt."
"Pour la carrosserie, je compte garder son look rétro. J’essaie de ne plus acheter que des voitures terminées. La restauration demande énormément de temps et j’ai du mal à combiner cette activité avec ma vie professionnelle. Je vais centraliser les bons éléments: j’ai acheté une grande ferme carrée avec un hangar de 15 mètres sur 30. Tout devrait être prêt pour la fin de l’année prochaine."
"J’ai longtemps rêvé de l’Alfa Romeo Junior (1970)", raconte Nico. "Un beau jour, mon père me l’a offerte. Elle a été complètement démontée, a subi un bain acide suivi d’une nouvelle couche de primer. Il s’agit de la re-création d’une GTAm. Le moteur vient d’une 75. C’est donc une resto-mod (combinaison de restauration et de modification, NDLR.). Et oui, j’avoue, j’ai des tendances beauf (rires).Pour mes 24 ans, j’ai pu choisir entre une Mustang ou la Plymouth Barracuda Fastback (1967). Cette dernière est plus spéciale. C’est aussi la préférée de ma fille. Elle n’a que dix ans mais elle adore déjà les belles voitures anciennes."
Il nous emmène dans un autre bâtiment, à deux pas de là, où nous découvrons une autre partie de la collection de ces deux passionnés, dont une MGB GT (1967), deux Alfa Romeo Spider (1998, 1990), deux Mercedes 300 SL (1990), une BMW 728i (1976), deux BMW 323i (1978, 1981), une 325i Cabriolet (1988) recouverte de mousse, deux Volkswagen Golf Caddy (1982, 1984), une Alfa Romeo 75 (1990) et une Volvo 142 (1974).
Bon nombre de ces voitures n’attendent que le moment de sortir du garage. "Je me suis souvent fâché avec lui à ce sujet", confie Nico. "En fin de compte, c’est moi qui hériterai de tout ça. Et alors, je m’en occuperai!"