À Rome, l'Orient Express dévoile son tout premier hôtel: La Minerva, un palais où se rencontrent luxe intemporel et charme vintage. Le talentueux architecte Hugo Toro en a dessiné les contours.
Face à la façade jaune beurre d'un majestueux édifice du XVIIe siècle, nous voici à l'adresse emblématique : Piazza della Minerva 69. C'est ici que les géants Accor et LVMH ont uni leurs forces pour donner vie à l'Orient Express La Minerva. Niché dans les murs du Palazzo Fonseca, érigé en 1620, cet hôtel s'impose comme un joyau au cœur de Rome.
Autrefois connu comme le « Grand Hôtel » de la ville, La Minerva était le refuge privilégié de l'aristocratie lors de leur grand tour à travers l'Europe. Des esprits brillants comme Stendhal y ont séjourné, admirant sans doute la place animée depuis leurs fenêtres.
Une métamorphose de trois ans
En franchissant les lourdes portes, on pénètre dans un univers à part. À gauche, la réception ; à droite, le concierge ; et droit devant, un couloir aux teintes chaleureuses, avec des plafonds voûtés et une végétation exotique qui nous guide vers le cœur du bâtiment. Sous une coupole de verre imposante, le bar scintille, tandis que Minerve, déesse de l'art et de la sagesse, veille en arrière-plan.
Ce cocon élégant mêle bois sombre, banquettes en velours, bas-reliefs subtils et miroirs, tapisseries opulentes et incrustations raffinées, ponctués de pièces vintage au caractère affirmé. Cette transformation, orchestrée par Hugo Toro, a duré trois ans. Pour son premier hôtel, il a conçu un hommage contemporain à l'univers de l'Orient Express, jusque dans les moindres détails.
Sur les 14 000 mètres carrés, l'empreinte de l'artiste-architecte est partout. Chaque élément a été façonné sur mesure par des artisans locaux. « L'élégance naturelle demande une réflexion incroyable », confie-t-il. « C'est comme un parfum, subtil mais inoubliable. » Et on le croit sur parole : même les extincteurs sont dissimulés dans des colonnes cannelées pour préserver l'esthétique.
93 chambres, 93 expériences
Cinq bâtiments ont été fusionnés pour créer un ensemble unique, desservi par plusieurs ascenseurs. Les 93 chambres, dont 36 suites, offrent chacune une expérience unique. La chambre 102, avec vue sur le Panthéon, séduit par son plafond voûté peint à la main et son canapé XXL. D'autres chambres se distinguent par des plafonds vertigineux.
Chaque espace respire la sophistication et évoque l'esprit de voyage propre à l'Orient Express : tables de nuit s'ouvrant comme des valises, linge de lit signé Rivolta Carmignani, et bas-reliefs en travertin rouge. Cette pierre naturelle se retrouve dans les salles de bains, avec des lavabos rappelant les fontaines de la Città Eterna.
Un sommet au 7e étage
Le point culminant se trouve au septième étage. Dans un décor inspiré de la Riviera, le restaurant Gigi Rigolatto, une autre création de Hugo Toro, offre une vue panoramique à 360 degrés sur Rome. Du matin au soir, les toits et monuments emblématiques défilent sous nos yeux : le Vittoriano, le Panthéon, et au loin, le dôme de la basilique Saint-Pierre.
Que ce soit pour un petit-déjeuner, un apéritif au coucher du soleil ou un dîner italien, passé, présent et futur s'entrelacent ici. Le temps semble suspendu, permettant à l'aventure de se poursuivre et au mythe de l'Orient Express de perdurer.
À partir de 1 000 euros par nuit, petit-déjeuner inclus.