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Même pour Lehman, aucune ascension n'est éternelle

©ANDREA MESSANA

Le deuxième épisode de cette saga familiale sur fond d'histoire d'un certain capitalisme tient toutes les promesses formulées par le premier opus.

"Lehman Trilogy"

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De Stefano Massini, mis en scène par Lorent Wanson, avec Angelo Bison, Pietro Pizzuti, Iacopo Bruno et en alternance au piano, Fabian Fiorini et Alain Franco.

En 1886, les Lehman sont installés à New York. L'enseigne longue comme la façade est composée de trois parties alignées: "Lehman", "Brothers" et "cotton". Sans le moindre sanglot, le dernier bout est retiré, jeté et remplacé par quatre lettres "bank". À Wall Street, un nouveau lieu vient d'ouvrir, la Banque du commerce. Tout se vend mais il n'y a rien à Wall Street. Dans le premier épisode (lire "L'Echo" du 26 mai dernier), le refrain était "another day, another dollar", aujourd'hui "chaque seconde peut rapporter un dollar clinquant".

Mayer Lehman a cinquante ans, son frère Emmanuel, un peu plus. L'obsession de ce dernier ce sont les "zéro-virgule" qui s'ajoutent aux "zéro-virgule". Mais, avec le chemin de fer, l'objectif est un rendement à 7 chiffres. Ils émettent des obligations en échange d'un petit intérêt, et prêtent de l'argent à la compagnie en échange d'un gros intérêt. United Railway était prête à mettre 5 millions sur la table, les Lehman en obtiennent 9. Désormais, ils vendent de l'argent.

Le fils d'Emmanuel, Philip, né à New York, monte aux affaires au moment où une autre famille juive, les Goldman, est également en pleine ascension. Philip n'a pas envie de rater quoi que ce soit. Méthodique, observateur, il gagne au bonneteau. Philip Lehman n'a pas essayé de gagner, il a décidé de gagner. Là où les papys de 70 ans proposent d'investir dans des maisons pour ouvriers, Philip veut creuser un canal à Panama et faire payer les navires qui l'empruntent.

Goldman et Lehman entrent en Bourse, l'Amérique entre en guerre, le cousin Herbert entre en politique. Philip rencontre Henry Ford, Lehman Corporation crée un fonds d'investissement. L'épisode se termine un 24 octobre 1929.

Le pari de présenter un spectacle en trois épisodes est ambitieux, surtout en fin de saison et avec un temps de préparation (7 semaines de répétitions pour 5 heures de spectacle) relativement court. Mais Lorent Wanson et son équipe s'en sortent haut la main et haut les coeurs. Dans un décor qui n'a pas bougé ou si peu, l'énergie des comédiens est intacte et le rythme ne faiblit pas. Pour cette deuxième livraison, le metteur en scène a introduit une nouvelle dynamique avec des moments d'interaction avec le public, et ça marche. Les comédiens qui sont aussi les narrateurs, parlent à la troisième personne et changent de personnages - évolution de la famille, décès et naissances obligent - avec fluidité et efficacité. Ils habitent leurs personnages avec une force qui ne laisse aucune place au doute ou à la confusion. Plus qu'une semaine à attendre pour voir le final.

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"Lehman trilogy" deuxième épisode jusqu'au 3 juin, troisième épisode du 7 au 10 juin, l'intégrale les samedis 4 et 11 juin au Rideau de Bruxelles, 02 737 16 01, www.rideaudebruxelles.be.

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