"Wall Street chutera de 75%... si j'ai raison"
Après la RBS qui s'attend à une chute de Wall Street comprise entre 10 et 20%, c'est au tour d'Albert Edwards, roi des "bears" et stratégiste chez SocGen de surenchérir dans le catastrophisme boursier.
Depuis quelques semaines, c’est la surenchère dans la grotte aux ours (comprenez, les " bears ", ceux qui broient du noir sur les marchés) pour qui annoncera le séisme le plus puissant sur les Bourses mondiales. Le début d’année catastrophique avec près de 3.200 milliards de dollars déjà évaporés sur les marchés a semble-t-il, levé le frein des imaginations les plus fertiles et des prédictions les plus alarmistes.
"Vendez tout !" recommandait, il y a quelques jours à peine, la Royal Bank of Scotland, à ses clients dans la perspective d’une année 2016 " apocalyptique ". Au programme : une chute de Wall Street comprise entre 10 et 20% et un baril de pétrole à 16 dollars.
Cette fois, c’est au tour d’Albert Edwards, stratégiste à la Société Générale et dos argenté chez les " bears " d’entonner les trompettes de l’apocalypse. Assourdissantes les trompettes, puisqu’il affirme que, s’il a raison, la Bourse américaine chutera de 75%.
La clé de voûte de son raisonnement est, tout comme Marc Faber, l’entrée en récession des Etats-Unis en raison de la faiblesse du secteur manufacturier qui joue le rôle du canari dans la mine de charbon.
" Lorsqu’une économie se précipite vers la récession c’est presque toujours le secteur manufacturier qui entraîne avec lui le secteur des services moins volatile dans les enfers de la récession" explique Edwards.
Si les USA, entrent bel et bien en récession, le S&P 500 pourrait dégringoler plus bas encore que le plancher de 666 points atteint lors de la crise financière de 2008 pour finir sa chute à 550 points affirme l’économiste. Soit une chute de 75% par rapport à son récent sommet de 2.100 points.
Goldman Sachs confiant
Pour expliquer l’ampleur, hors norme, de cette éventuelle catastrophe, Edwards pointe un doigt accusateur vers les banques centrales qui ont gonflé artificiellement le prix des actifs après la crise de 2008 et n’ont pas laissé les actions atteindre leur niveau plancher comme elles auraient du le faire.
Maintenant qu’elles ont utilisé leurs munitions pour doper les actions, le prix des actifs chutera fortement si la récession se concrétise, explique le site Business Insider. Les actions seront valorisées à sept fois les bénéfices.
" La plupart des gens pensent qu’une chute de 75% du marché est impossible. Ce sont les mêmes qui affirmaient quelque chose de similaire avant la crise financière globale de 2008 " souligne Edwards.
Chers investisseurs, rassurez-vous. Il existe encore des spécialistes qui ne prédisent pas une ère glaciaire imminente sur les Bourses. Pour Goldman Sachs, par exemple, la juste valeur du S&P 500 est de 2.100 points, la recul actuel n'étant qu'une réaction émotive. "Nous devons mettre les choses en perspective, relativise Abby Joseph Cohen de Goldman Sachs. Les actions sont probablement le meilleur placement du moment (dans le texte: "Stocks are probably the best place to be").
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