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Dominique Leroy défend ses prix et plaide pour une régulation allégée

Dominique Leroy (à droite), CEO de Proximus, et Stefaan De Clerck (à gauche), président du CA.

Les accusations dont Proximus fait l’objet doivent être relativisées, estime la CEO. Le duopole, la hausse de prix, les tarifs parmi les plus chers d’Europe,… une vision simpliste.

Le constat est sans appel. L’Europe ne compte désormais plus aucun fabricant de smartphones digne de ce nom. Au niveau des entreprises actives dans l’infrastructure, Ericsson est presque en faillite bien qu’il se débatte là où Nokia a dû fusionner avec Alcatel-Lucent pour essayer de se défendre. Au niveau de l’ICT, ne subsiste que SAP. Et enfin, au niveau des services, l’on ne dénombre que très peu d’acteurs vraiment de taille.

Tel est le constat établi mercredi matin par Dominique Leroy, CEO de Proximus, à l’occasion d’une audition des dirigeants de l’opérateur à la commission "Infrastructure, Communications et Entreprises publiques" de la Chambre des représentants. "Le contexte n’est pas facile. On a beaucoup de mal à créer une Europe digitale", déplore-t-elle.

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Dès lors, la patronne interroge l’audience sur ce qu’il reste dans l’écosystème digital européen. Réponse? Les opérateurs. Et les concernant, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère: "il faut que l’Europe se réveille et réfléchisse à comment elle peut défendre son industrie des télécoms" face à l’hégémonie et à l’omnipotence des mastodontes du net.

Régulation partiale…

Un préambule qui permet d’introduire une critique directe de l’opérateur vis-à-vis du cadre régulatoire ambiant et qui fait que "cela devient de plus en plus compliqué d’obtenir un retour sur investissement qui justifie justement les investissements". Raison invoquée? Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, selon Dominique Leroy, les entreprises des télécoms se voyant imposer des règles plus strictes (en matière de protection des données par exemple) que leurs concurrents étasuniens (Netflix, YouTube, Skype,…), avec le risque, si rien n’est fait, de favoriser ces derniers.

Au niveau belge, la patronne n’hésite pas à tacler l’IBPT, le régulateur des télécoms, qui en ferait trop. C’est en tout cas "la problématique à laquelle nous sommes confrontés" pour l’instant, commente-t-elle avant de glisser avoir "rarement vu un régulateur qui plaide pour moins de régulation". Or, Proximus tient à rappeler que sa rentabilité a baissé ces derniers temps, une grande partie des revenus générés étant réinvestie dans le réseau. L’objectif poursuivi est donc industriel. Et ce fameux duopole (Proximus/câblo-opérateurs)? Il s’agit d’"une circonstance concurrentielle tout à fait exceptionnelle", assène Dominique Leroy pour qui "la Hollande et la Belgique sont deux pays où il y a une vraie concurrence d’infrastructure", là où d’autres pays comme la France où le Royaume-Uni ne voient eux se développer les réseaux que sous l’impulsion d’un seul acteur (Orange et BT respectivement). Une situation qui a permis à la Belgique d’être "l’un des pays avec la meilleure infrastructure". Quid de l’accessibilité? "Notre réseau est accessible depuis 1994. A des prix régulés. Cost-plus", se défend la patronne.

… qui pèse sur les prix?

Pour ce qui est de la hausse des prix intervenue récemment au niveau des offres mobiles, Dominique Leroy reconnaît que le timing a pu laisser penser qu’il s’agissait d’une conséquence post-suppression des frais d’itinérance. "Mea culpa", lance la patronne, pour qui l’explication est à chercher ailleurs. Si les offres mobiles ont été enrichies à travers le temps en matière de data notamment, "les prix n’avaient eux plus bougé depuis 2012". Il convenait donc de les revoir à un moment. Par ailleurs, Proximus veut aussi relativiser l’idée de prix parmi les plus élevés d’Europe. Si la France a des offres d’appel (sans jeu de mot) agressives par exemple, les ménages dépensent en moyenne plus Outre-Quiévrain pour leur panier télécoms qu’en Belgique. Voilà, c’est dit.

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