"Analogique 2.0": se réinventer à l'ère numérique
Le livre est mort? Vivre le livre! La musique devenue digitale? Vive le vinyle! La photo numérique? Vive l'argentique! Les fossoyeurs de nos médiums culturels du siècle dernier ont eu tout faux dans leurs prédictions: les supports de notre enfance n'ont pas dit leur dernier mot. Après quelques années de, il faut bien le reconnaître, gros passage à vide, Polaroïd vit une renaissance inespérée. Même Kodak semble renaître de ses cendres. Les gens sont-ils en train de se (re)créer un monde vintage instagrammable à souhait? C'est plus complexe que ça. Ces objets ou pratiques sont, aujourd'hui, de "nouvelles expériences" et de "nouveaux engagements" qui invitent "à entrevoir la notion même de progrès autrement." Et certainement pas comme "une ligne ascendante ininterrompue tendant vers une numérisation intégrale", dixit le romancier et essayiste Paul Vacca qui a développé le concept d'analogique 2.0. La spécialiste du numérique Delphine Jenart et lui proposent "Analogique 2.0" trois journées de réflexions à Tournai, Charleroi et Mons, car ceux qui produisent la culture réfléchissent déjà à ces expériences, ces lieux et ces communautés analogiques. Ils parleront notamment du festival de la coupe "mulet" et de son retentissement international, de nouvelles expériences muséales ou encore d'une bière disparue remise au goût du jour. En présence notamment du Français Jean-Laurent Cassely, auteur de l'essai "No Fake", sur l'authenticité, et de Lucie Bergouhnioux, du collectif d'architectes Encore heureux (Paris) qui préfère les "lieux" aux "bâtiments".