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Les pays émergents, incontournables d'un portefeuille

Taux de croissance réel du PIB mondial 1980-2018. Source: FMI, Bloomberg

L'apparition, sur la scène économique mondiale, des pays émergents est relativement récente. Mais leur part de la production ne cesse d'augmenter. Elle a rattrapé, puis dépassé celle des anciens pays industriels. L'investisseur doit s'exposer judicieusement aux régions émergentes pour bénéficier de cette mutation profonde. Les conseils de deux spécialistes.

L'élection de Xi Jinping à la présidence de la République populaire de Chine, l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne, le décès de Nelson Mandela : autant d'événements qui ont marqué 2013. C'est aussi l'année où, pour la première fois, le PIB des pays émergents a égalé celui des pays riches (en parité de pouvoir d'achat). Un événement moins commenté, mais dont la portée est immense. L'aboutissement logique d'un processus entamé dans les années 1970-1980, et qui n'a fait que s'accélérer : l'entrée dans l'économie de marché globalisée de régions entières du monde auparavant cantonnées à l'agriculture de subsistance, avec les famines régulières qui la caractérisaient dans des pays densément peuplés.

"En 1990, les pays émergents étaient à l'origine de 20 % du PIB mondial, les pays développés, des 80 % restants, lance Jacques Berghmans, cofondateur de TreeTop Asset Management. Cette proportion devrait, en toute logique, s'inverser au cours du siècle à venir. Les courbes reprenant la répartition du PIB mondial au fil des décennies passées, et les projections pour l'avenir, sont extrêmement parlantes : la part de nos pays décroît de façon constante, tandis que celle des émergents suit le mouvement inverse." Entre 2008 et 2010, seuls les "BRICs" (acronyme de Brésil-Russie-Inde-Chine) sont parvenus à tirer leur épingle du jeu, en continuant d'augmenter leur part du PIB mondial – alors que les pays riches et les autres émergents voyaient leur portion décroître.

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Depuis les années 1980, le taux de croissance annuel moyen de l'économie mondiale s'est établi à 3,5 % (ligne rouge). Le graphique montre très clairement à quel point cette croissance a été "tirée" par le dynamisme du monde émergent en général (courbe rose), et de l'Asie émergente en particulier (courbe verte – croissance annuelle moyenne supérieure à 7 %). L'impact de la crise récente est notablement plus faible dans cette Asie en plein boom.

"Si l'on observe ces fluctuations à plus long terme, sur 300 ou 400 ans, on découvre un mouvement de balancier de l'histoire, déclare Jacques Berghmans. En 1800, l'Inde et la Chine réalisaient 50 % de l'activité mondiale à elles seules. L’Europe, le Japon et les Etats-Unis ont connu, à partir de la Révolution industrielle, une expansion extraordinaire. Une parenthèse d'un siècle s'est ouverte, qui va se refermer avec le 'rattrapage' des pays émergents." Les inquiétudes récentes au sujet de la croissance chinoise se focalisent sur un épiphénomène. "Ils seront à 7 % au lieu de 12 %, soit, mais chez nous, nous ne décollons pas des 1 ou 2 %", tempère Jacques Berghmans.

En conséquence, les valeurs cotées sur leurs marchés financiers sont de précieux atouts pour la rentabilité d'un portefeuille. "Ils constituent une diversification précieuse", assure le Pr Paul Marsh, de la London Business School. Mais attention, y placer des fonds revient vite, pour l'investisseur individuel, à s'aventurer en terrain miné. Même si la réputation chaotique des marchés des pays émergents est exagérée, les logiques d'investissement doivent tenir compte de nombreux facteurs locaux : liquidité, gouvernance d'entreprise, substrat culturel, attitude vis-à-vis de la rémunération du capital, fiscalité, risque de change, interventionnisme éventuel de l’État... "Méfiance : dans les pays émergents, les succès économiques ne correspondent pas forcément à des succès financiers, reprend le Pr Marsh. Nos recherches montrent qu'investir dans les zones émergentes où la croissance du PIB a été positive au fil des 5 années précédentes s'avère moins rentable que de miser sur les Bourses des Etats dont la croissance a été faible, voire nulle. Un paradoxe sans doute explicable : les marchés intègrent déjà les données de croissance dans leur appréciation des valeurs." Son conseil : confier cette diversification délicate à un gestionnaire de fonds aguerri, en qui on a toute confiance, ou miser sur des fonds indiciels spécifiques.

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