Seuls 10% des ménages investissent dans des fonds. Il est donc urgent de faciliter l’accès aux investissements. Parce que ceux qui n’investissent pas perdent de l’argent, si l’on en croit l’un des participants à la quatrième édition du Fund Insiders Forum (FIF), un événement pour les professionnels des fonds, à Bruxelles. Tour d'horizon des interventions.
Avant le FIF, la rédaction de L'Echo et De Tijd a interrogé 55 fournisseurs de fonds sur les tendances principales du marché belge des fonds. “L'investissement durable est le thème central d'aujourd'hui et de demain”, a estimé Peter Van Maldegem, spécialiste des fonds De Tijd, dans son introduction.
“Près de 70% des sociétés de fonds exigent que leur offre soit totalement conforme aux critères ESG. Et deux fournisseurs de fonds sur trois préparent actuellement un nouveau fonds durable.” Cela dit, cet accent placé sur la durabilité et le renforcement de la réglementation ne laissent guère de marge de manœuvre aux sociétés de fonds pour réduire encore les coûts des fonds actifs.
“Les marges étant soumises à une pression accrue, neuf fournisseurs de fonds sur dix prévoient davantage de fusions et d'acquisitions dans le secteur au cours des prochains mois.”
Données de qualité
Tanguy van de Werve, directeur général de l'EFAMA, l’European Fund and Asset Management Association, a évoqué non seulement les défis que représente l'évolution des réglementations pour le secteur financier, mais aussi les avantages que celles-ci peuvent apporter. Il a notamment accueilli favorablement la proposition de révision du règlement MiFIR de la Commission européenne autour d’un système consolidé de publication de données (consolidated tape, CT).
Pour obtenir de bons résultats en matière d'investissements, nous devons avoir accès à des données de qualité. données de qualité.
“Pour obtenir de bons résultats en matière d'investissements, nous devons avoir accès à des données de qualité”, souligne-t-il. Tanguy van de Werve a également insisté sur la nécessité d'inciter davantage de familles à investir. À peine 8,6% de la population européenne possède des actions cotées en Bourse et 10,2% seulement investit dans des fonds de placement, selon les chiffres de la Banque centrale européenne.
“Pour augmenter ces chiffres, il faut travailler sur l'investor empowerment. Nous devons rendre les investissements moins complexes.” Selon diverses études, en effet, ce qui semble compliqué donne l'impression d'être plus risqué. “Nous devons faire comprendre aux gens que ne pas toucher à leurs économies leur coûtera en définitive plus cher.”
Diversification
Klaus Kaldemorgen, Star Fund Manager chez DWS, a expliqué comment diversifier le risque au sein d'un produit multi-actifs dans le contexte actuel de hausse des taux d'intérêt. “Les actions doivent occuper une place plus importante dans le mix. Les obligations ne sont plus le modèle de stabilité qu'elles étaient autrefois. La diversification peut aider à séparer des actions disparates et à rendre un portefeuille multi-actifs plus robuste.”
Le rendement moyen de 12% par an ne se répétera probablement pas. La performance sera beaucoup moins importante et, surtout, plus volatile.
D'autres classes d'actifs sont encore nécessaires pour une diversification supplémentaire. Klaus Kaldemorgen a jeté un œil sur l'avenir. Au cours de la dernière décennie, les actions ont dégagé un rendement moyen de 12% par an.
“Ce phénomène ne se reproduira probablement pas. La performance sera beaucoup moins importante et, surtout, plus volatile.” Il juge qu'un rendement annuel moyen de 6% est possible au cours des 10 prochaines années.