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Inciter les entreprises à poser des choix durables

©KBC Asset Management

Pour être lui-même durable, l’investissement socialement responsable doit évoluer avec son temps. Des questions comme la robotisation et la protection de la vie privée, par exemple, exigent une évaluation critique.

KBC Asset Management cultive une riche tradition dans l’investissement socialement responsable (ISR). Voici 25 ans, lorsque le gestionnaire de portefeuille a lancé son premier fonds durable, il faisait figure de pionnier en Belgique. Depuis, la notion d’investissement durable a énormément évolué. Pour rester au fait de l’évolution de la société et de la recherche scientifique, KBC Asset Management fait appel à un conseil consultatif d’experts externes.

Le SRI Advisory Board compte huit professeurs d’université dont les spécialisations vont de l’économie à l’éthique. Quatre fois par an, ils se réunissent avec des experts de la banque pour réfléchir aux méthodologies d’investissement. L’un de ces experts externes est Kurt Devooght.

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"Notre définition de la durabilité doit rester conforme aux besoins et aux conceptions de la société", souligne le professeur d’économie et d’éthique à la KUL. "Au début, l’ISR était par exemple très axé sur l’environnement. Par la suite, on a commencé à s’intéresser aux aspects sociaux et à la bonne gouvernance. Aujourd’hui, au conseil consultatif, nous discutons également d’autres aspects tels que les droits des animaux et le bien-être animal. C’est pourquoi nous avons récemment décidé d’exclure l’ensemble de l’industrie de la fourrure de notre univers d’investissement."

Mesurer l’impact, une tâche loin d’être évidente

Alors que les fonds Best-in-class intègrent en portefeuille les entreprises et les pays qui obtiennent les scores les plus élevés en matière de durabilité dans leur secteur, l’Impact Investing va plus loin. Tout l’art consiste à choisir les entreprises qui ont un impact positif clair sur la société via leur produit ou service.

"Nos analystes identifient les entreprises qui entrent en considération, puis ils les proposent au SRI Advisory Board, qui formule son avis", éclaire Johan Fastenakels, directeur de l’analyse de la durabilité chez KBC Asset Management. "Grâce à leur expertise, ces huit professeurs d’université peuvent par exemple évaluer si la technologie de l’entreprise n’est pas déjà obsolète, ou s’il existe de meilleures alternatives. En outre, les experts procèdent à une mesure d’impact afin de contrôler si ces entreprises tiennent effectivement leurs promesses."

Cette dernière tâche n’est pas toujours évidente, reconnaît Kurt Devooght. Le professeur d’économie et d’éthique à la KU Leuven siège depuis plus de 10 ans au sein du conseil consultatif. "La question de l’impact exact d’un produit provoque souvent des débats animés. Surtout si ce produit est encore en phase de développement ou loin d’être commercialisé. Des informations et des données de qualité sont cruciales pour nous."

KBC Asset Management propose trois stratégies en matière de durabilité. La première se compose de fonds Best-in-class. Ceux-ci ne sélectionnent que des entreprises qui mettent en oeuvre les meilleures pratiques sur le plan écologique et social dans leur secteur, et respectent les principes de la bonne gouvernance. Dans ce contexte, le gestionnaire de portefeuille exclut certaines activités, comme le commerce d’armes, la pornographie et la fourrure, donc.

"Une telle exception est chaque fois limitée à un an", précise Johan Fastenakels, qui dirige l’analyse de la durabilité chez KBC Asset Management. "Ensuite, nous procédons à une nouvelle analyse. Un groupe textile peut par exemple avoir cédé sa division Fourrure et entrer à nouveau en considération pour un investissement."

La deuxième stratégie durable est constituée des fonds thématiques. On n’y trouve que des entreprises qui apportent une contribution durable à un problème social concret: la pénurie d’eau, le changement climatique, la transition énergétique, etc.

L’Impact Investing, enfin, se concentre sur les actions d’entreprises innovantes dont le produit ou service a une influence positive claire sur la société. Un bel exemple en est Manila Water. Cette entreprise philippine d’approvisionnement en eau est parvenue à porter la part des Manillais qui ont accès à l’eau potable de 26% en 1997 à 99% l’an dernier.

Autres critères

Les méthodologies sous-jacentes à ces stratégies ne sont pas statiques, comme l’indiquait déjà l’exemple de la fourrure. Ainsi le conseil consultatif a-t-il récemment décidé de reprendre des obligations publiques de pays émergents dans l’univers d’investissement. Le scanning s’effectue alors selon l’approche Best-in-class, pour laquelle KBC Asset Management collabore avec le bureau de recherche Sustainalytics.

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Les entreprises des pays émergents sont une option d’investissement depuis plus longtemps. "Elles exigent cependant un modèle d’analyse différent de celui que nous appliquions aux entreprises occidentales", remarque Kurt Devooght. "Si nous étions aussi stricts, nous ne pourrions investir dans presque aucun pays émergent.

"L’exception d’une entreprise est chaque fois limitée à un an. Ensuite, nous procédons à une nouvelle analyse."

Johan Fastenakels
directeur de l’analyse de la durabilité chez KBC Asset Management

Nous devons faire preuve d’un peu plus de tolérance dans certains domaines si nous désirons encourager les gouvernements et les entreprises de ces États à se montrer plus durables." Le SRI Advisory Board suit également de près les tendances qui peuvent avoir un impact sur la durabilité. Pensez à l’importance de la protection de la vie privée ou à l’impact de la robotisation. "Les journaux consacrent chaque jour des récits futuristes aux capacités futures des robots ou à ce que pourrait apporter l’implantation d’ordinateurs dans nos têtes", illustre Kurt Devooght.

"Non seulement ces innova - tions auront une influence massive sur l’emploi, mais elles soulèvent de vraies questions éthiques. Dans quelle mesure les robots remplaceront-ils l’homme? Cela comporte-t-il un risque? Il est important que le conseil consultatif demeure attentif à ces questions, et que nous reprenions peu à peu les conclusions de nos débats dans notre méthodologie."

Code

Être actionnaire et donc posséder un droit de vote à l’assemblée générale implique une responsabilité pour l’investisseur durable. C’est pourquoi une commission spéciale de KBC Asset Management, composée d’experts internes et externes, a établi un code sur plus de cent sujets fréquemment abordés dans les assemblées générales. Chacun est assorti d’une position qui établit le comportement en matière de vote.

"Nous recevons plus de 1.500 résolutions par an, mais grâce au code, cela reste gérable", sourit Kurt Devooght. Parmi ces sujets, on retrouve la composition du conseil d’administration. "Si l’on n’y trouve aucun administrateur indépendant, nous votons ‘contre’ par définition.

Une entreprise qui souhaite procéder à un repositionnement stratégique en rachetant par exemple une centrale au charbon se verra également opposer un vote négatif de notre part." Le gestionnaire de portefeuille n’obtient pas toujours gain de cause, cela va de soi.

"La plupart du temps, nous échouons", reconnaît Kurt Devooght. "Naturellement, nous ne sommes pas seuls à voter. Parfois, nous pouvons empêcher certaines choses en formant un front avec des actionnaires qui partagent notre position. Mais même si nous n’y parvenons pas, il est possible d’exercer une certaine influence.

Si presque toutes les résolutions sont adoptées à plus de 90% des voix mais qu’une résolution ne recueille que 70%, la nervosité gagne le management. Souvent, ils nous demandent pourquoi nous avons voté ‘contre’. Nous tentons ainsi de créer un impact social." Les entreprises comprennent de plus en plus qu’en nouant le dialogue avec les investisseurs institutionnels durables, elles peuvent rester au fait des préoccupations de leurs actionnaires, ajoute Johan Fastenakels.

"Elles prennent conscience que nous avons de bonnes raisons de demander ce que nous demandons. La rémunération du management doit par exemple comporter un incitant à réfléchir davantage au long terme, au lieu de chercher à maximiser le chiffre d’affaires à court terme parce que c’est la base de son bonus." 

Les 50 nuances de gris l’investissement durable

Pour ceux qui voient le monde en noir et blanc, l’investissement durable est simple: toute entreprise qui n’est pas blanche comme neige, pour quelque raison que ce soit, sort du portefeuille. C’est facile et cela donne bonne conscience. Or, l’entreprise en question ne comprendra pas le pourquoi de votre décision, et ne changera pas de comportement puisque vous êtes de toute façon parti. Il existe une autre possibilité: les gestionnaires de fonds durables peuvent tenter d’avoir un impact de l’intérieur sur les entreprises.

En votant des résolutions au nom de leurs propres investisseurs, ils peuvent changer les choses pour le mieux. Chez KBC Asset Management, ce comportement lors des votes découle des positions qui ont été abondamment débattues, puis fixées dans un code. Nous ne fermons d’ailleurs pas automatiquement la porte si nous n’obtenons pas gain de cause sur les résolutions. Nous tentons alors de nouer le dialogue avec les membres du management et de leur expliquer pourquoi nous ne sommes pas d’accord, afin de les inciter à changer. Cette approche n’a-t-elle pas un impact social beaucoup plus fort que le simple fait d’accepter ou d’exclure des entreprises?

Kurt Devooght, professeur d’économie et d’éthique à la KUL et membre du SRI Advisory Board chez KBC Asset Management

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