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Eco-graphie de la Belgique

Trouver les pépites de l’économie belge au milieu de la crise, c’est comme faire une analyse du cerveau après un traumatisme crânien.

Les neurochirurgiens ont détecté les lésions, circonscrit l’hémorragie. Mais certaines zones restent atteintes. Il faut réveiller les structures cérébrales, détecter celles sur lesquelles l’aide-soignant peut compter pour dynamiser la réhabilitation. C’est le travail qu’a fait "L’Echo", au chevet du cerveau économique de la Belgique.

À l’aide des associations entrepreneuriales, des universités, des réseaux alumni,… notre journal a scanné son tissu cellulaire. L’idée était de détecter les forces vives qui continuent de scintiller à travers le brouillard. Au-delà des industries vieillissantes et d’un monde bancaire en apoplexie, il existe des chercheurs, des spin-offs d’université, mais aussi des projets-phares au sein de plus grosses entreprises, bref un dynamisme qui fixe la marque "Belgique" sur l’écran économique mondial. De là est né ce magazine, qui dresse une liste non exhaustive de noms, d’idées, de personnes. Une liste de laquelle nous avons sélectionné les acteurs les plus représentatifs.

Ces impulsions sortiront-elles la Belgique de l’ornière? Vitaliseront-elles les régions moribondes? Plus concrètement, les emplois qu’elles créeront pourront-ils remplacer les milliers de postes supprimés chez Carsid ou dans le haut-fourneau liégeois? Rien n’est moins sûr. L’innovation est une condition nécessaire mais pas suffisante. Les chiffres le montrent, une spin-off crée moins de 10 emplois en moyenne à maturité. La thérapie cellulaire de Bone Therapeutics, la percée génomique d’InSilico, le laboratoire mobile B-Life, la formidable aventure Materia Nova… ces projets présentés ici sont passionnants. Leurs applications résolument orientées vers le futur. Mais leur potentiel d’emploi reste limité.

D’autant que, selon les acteurs que nous avons rencontrés, l’entrepreneuriat reste encore fragile. Beaucoup de nos innovateurs peinent à développer leurs pépites. Résultat: l’idée reste limitée à sa seule application, ou séduit un investisseur étranger qui rachète l’entreprise.

La Belgique a des atouts certains. Son pôle biotechnologique est à lui seul une nouvelle industrie. Le recyclage une marque de fabrique. Et le domaine de la sécurité et de la surveillance déborde largement de ses frontières. Pour innover, il faut changer de cadre, de règles du jeu, nous dit Luc de Brabandere, le penseur belge de la créativité en entreprise et membre du Boston Consulting Group. La même remarque vaut pour ce qui entourent l’entreprise: la politique, la disponibilité de financements privés, le suivi des compétences, la stratégie de croissance.

Ce sont eux les aides-soignants du jour. Sans eux, le patient ne se relèvera pas.

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