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Vitirover le robot vigneron

La PME de Saint Emilion veut imposer son robot tondeuse solaire dans les vignes. Avant peut-être de se voir confier d’autres responsabilités

Une dizaine de kilogrammes, à peine trente centimètres de haut et une vitesse de pointe de… 500 mètres à l’heure. Le petit robot-tondeur Vitirover fait l’éloge de la lenteur, de la modestie et de la sobriété. Une petite révolution dans le monde viticole. "Nous avons fait l’inverse des entreprises du machinisme agricole qui font des engins toujours plus gros, plus puissant et plus rapide", assure Arnaud de la Fouchardière le directeur général de Vitirover.

A l’origine du projet, on trouve Xavier David-Beaulieu, ingénieur de formation, revenu il y a une dizaine d’années à Saint Emilion pour aider son frère sur la propriété viticole familiale. Confronté au problème de l’herbe qui nuit à la croissance de la vigne, il refuse de recourir aux désherbants. Sans être non plus satisfait des solutions mécaniques. Dès lors, pourquoi ne pas confier la tâche à un robot ? L’ingénieur se met au travail et définit le concept d’un engin autonome alimenté par des panneaux solaires.

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En 2009, son tout premier engin gagne le trophée de l’Oenovation. Avant d’être présenté sur le salon Vinitech. L’année suivante Xavier David-Beaulieu créé l’entreprise Vitirover en s’associant avec Arnaud de la Fouchardière créateur de plusieurs entreprises dont Marcopoly revendue à France Telecom.

Tondre sans abîmer les pieds de vigne

Après cinq ans d’efforts et 3 millions d’euros dépensés, le petit robot, très tôt soutenu par la Région Aquitaine et Bpifrance est devenu une réalité. Se repérant grâce aux signaux GPS, il se programme depuis un simple smartphone, est capable d’aller tondre jusqu’à deux centimètres d’un pied de vigne et de rester seul dans le vignoble pendant des semaines. "Le Vitirover ne remplace pas le désherbant mais c’est une alternative séduisante aux solutions mécaniques classiques qui ont tendance à tasser les sols et à abîmer les pieds de vigne. Nous sommes impatients de pouvoir le tester", analyse Christophe Gaviglio de l’Institut Français de la vigne et du vin.

Le développement s’est toutefois révélé plus long que prévu. "Nous pensions avoir besoin de faire un prototype, il a fallu en faire quatre", admet Arnaud de la Fouchardière. Pour l’entreprise de sept personnes, il faut désormais passer à l’étape suivante. Après avoir levé 150.000 euros grâce au site de crowdfunding Happy Capital en début d’année, Vitirover a pu livrer ses premiers clients. Notamment de grandes propriétés toujours en quête des dernières nouveautés, comme Château Ausone, Château Pape Clément ou Cousino Macul le plus grand vignoble chilien.

La PME cherche désormais 400.000 euros supplémentaires pour investir dans une ligne d’assemblage et honorer les commandes suivantes." Notre objectif est d’avoir une cinquantaine de robots dans les vignes d’ici l’été prochain ", assure Arnaud de la Fouchardière qui vise également d’autres marchés : parcs, jardins, centrales solaires, vergers voire les vastes cimetières américains. " Avec la vigne nous faisons ce qu’il y a de plus difficile puisque le robot doit savoir gérer plusieurs milliers d’obstacles par hectare. Il y a bien d’autres usages ", explique Arnaud de la Fouchardière.

Le petit robot compte aussi élargir sa palette. A l’issue du programme européen Vineyard Vigilant & INNovative Ecological Rover, il pourrait devenir un artisan de la viticulture du futur synonyme de précision. Equipé de capteurs, il profiterait de ses déambulations pour recueillir de précieuses informations sur l’état sanitaire de la vigne. Par la suite, il pourrait même se transformer en acteur. " Grâce à un micro-pulvérisateur, il pourra même venir traiter de façon préventive les pieds en ayant besoin", prédit Arnaud de la Fouchardière. Une chose est sûre. L’entreprise aujourd’hui hébergée dans l’ancienne gare de Saint-Emilion va y garder son siège social sourit Arnaud de la Fouchardière : "Lorsqu’on vend un produit destiné à la viticulture dans le monde entier, être basé à Saint Emilion donne une incontestable crédibilité."

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