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Les incontournables du week-end

Amiens, ville de naissance du président Emmanuel Macron, semble déchirée à quelques heures du premier tour des législatives anticipées. ©ANTONIN WEBER / HANS LUCAS

Ce dimanche, on saura si l'Hexagone bascule du côté de l'extrême droite et si, à force de jouer avec le feu, Emmanuel Macron s'est brûlé, et la France avec lui. En attendant, L'Echo s'est baladé à Amiens, afin de prendre la température. La montée de l'extrême droite et le risque d'un RN au pouvoir, le sociologue Étienne Ollion et l'écrivain Nicolas Mathieu nous en parlent également. Sinon, L'Echo vous emmène en reportage dans le nord d'Israël, dans les coulisses des festivals belges, où Live Nation règne en maître, ainsi qu'à un tournoi de cornhole. Entre autres. Bonne lecture!

Difficile de passer à côté. Ce dimanche, la France retourne aux urnes, pour le premier tour des législatives, faisant suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Coup de poker présidentiel répondant à un scrutin européen ayant vu l'extrême droite emmenée par Jordan Bardella monter en flèche. Alors L'Echo est parti se balader, façon "coup de sonde", dans les rues d'Amiens. Qui ont vu naître le président. Ont vu grandir l'insoumis François Ruffin.

L'occasion de croiser Bruno, 66 ans, dont les bulletins ont toujours penché à gauche, mais qui votera blanc pour la première fois. "À cause de Mélenchon." Il a lu les programmes du front de gauche et de l'extrême droite. "Ils ne tiennent pas la route." Et le camp présidentiel? "Macron a commis une grosse erreur, son ego en a pris un coup." Il y a Tom, le disquaire, qui ne supporte pas que le Nouveau front populaire soit catalogué à l'extrême gauche par les médias et ses adversaires politiques. Il y a, encore, Charlotte, qui optera, sans la moindre hésitation, pour l'extrême droite, pouvoir d'achat oblige – et un petit peu l'immigration, aussi. Il y a les autres, aussi, croisés au hasard d'un marché ou au détour d'une terrasse de café. Une prise de pouls, avant un vote crucial.

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En danger, le projet européen?

Une montée de l'extrême droite qui était plus que prévisible, déplore l'écrivain Nicolas Mathieu. "Il ne fallait pas être grand clerc pour le voir venir." Et qui met sous tension le champ politique, analyse le sociologue Étienne Ollion, tout en remettant au goût du jour les traditionnelles lignes de démarcation – vous savez, la gauche, la droite, que le "en même temps" avait tenté d'éclipser.

Reste que ces élections françaises ne sont pas à prendre à la légère. En cas de victoire, le RN risque d'avoir les coudées franches. "Quand on est au pouvoir, on a des moyens d'action qui sont extrêmement puissants. On a la possibilité de faire passer toute une série de mesures, à différents niveaux, sans aucun contre-pouvoir. En France, les contre-pouvoirs sont historiquement et constitutionnellement limités. Ils ont été pensés pour donner un pouvoir fort à l'exécutif."

Les menaces ayant la fâcheuse tendance à voler en escadrille, la potentielle victoire du Rassemblement national en France pourrait être suivie d'un retour de Trump à la Maison-Blanche. Voilà qui mettrait le projet européen en danger, avertit Joschka Fischer, ancien vice-chancelier et ex-ministre des Affaires étrangères allemand. Ce qui serait tout bénéfice pour la Russie et la Chine.

"Défis monstrueux"

Laissons là ces sombres projections pour nous pencher au chevet de l'économie belge. Budgétairement parlant, les perspectives ne sont pas roses, rappellent les économistes Philippe Ledent et Olivier Lefebvre. Les deux hommes viennent de publier, avec l'Economic Prospective Club, une série de "propositions socio-économiques pour un accord de gouvernement".

Finances publiques, compétitivité, marché du travail, fiscalité ou développement durable, cela ratisse large. Avec ce préambule, en demi-teinte. Quel est l'état de santé économique de la Belgique? La comparaison avec les années '90 et le douloureux "plan global" est-elle pertinente? "Si l’on s’en tient purement aux chiffres des finances publiques, on pourrait dire que ce n’est pas aussi grave qu’à l’époque. Notamment parce que les taux sont plus bas. Mais il y a deux grandes différences aujourd’hui: vieillissement ou climat, les défis pour l’avenir sont monstrueux et le potentiel de croissance est beaucoup plus faible."

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Des soldats israéliens observent la frontière avec le Liban à Mitzpe Hila, en Israël, le 24 juin 2024.
Des soldats israéliens observent la frontière avec le Liban à Mitzpe Hila, en Israël, le 24 juin 2024. ©Maya Levin

On s'éloigne à présent de la Belgique, mais ce n'est pas pour autant que l'horizon s'éclaircit. Au contraire. L'Echo s'est rendu dans le nord d'Israël, où "une guerre à grande échelle" avec le Hezbollah, visant à permettre le retour de milliers de déplacés, menace d'enflammer la région. "S’il y a une guerre avec le Hezbollah, le Liban retournera à l’âge de la pierre", avertit Zohar Palti, ancien chef du Bureau politique et militaire de l’armée israélienne et de la Direction des renseignements du Mossad. "Personne en Israël ne veut de cette guerre. Mais si cela ne s’arrête pas, nous la ferons. J’ignore, même aujourd’hui, si nous sommes au début, au milieu ou à la fin."

"Nous payons très cher notre inaction et notre naïveté"

Guerre encore, mais sur notre continent. Pour ce mois de juillet, Peter De Keyzer, associé-fondateur de Growth Inc., a déjà rédigé son "out of office". "Non pas parce que je vais traverser les Alpes à vélo. Non pas parce que j'écrirai des poèmes sur une montagne ou que je partirai en pèlerinage à Compostelle. Je passerai un mois à Bourg-Léopold pour ma formation militaire de base. À partir de septembre, j'assisterai ensuite la Défense en tant que réserviste."

Parce que l’Europe n’a jamais été autant exposée au risque d’un grave conflit armé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Serait-ce notre dernier été d'insouciance? "Alors que la Belgique est prospère, nous investissons si peu dans la défense de cette richesse." Et d'estimer que nous payons déjà très cher notre inaction et notre naïveté. "Nos années de réduction des dépenses de défense ont implicitement encouragé Poutine à envahir l'Ukraine. Il n'avait rien à craindre de l'Europe occidentale. Si notre société n'est pas prête à dépenser davantage pour la défense dans un avenir proche, les dégâts seront bien pires. Notre mode de vie actuel deviendra alors une note de bas de page de l'histoire. Une parenthèse de trois générations entre deux guerres majeures."

Notre passivité est également climatique. De quoi engendrer des répercussions dont on ignore encore l'ampleur – ou dont on préfère ignorer l'ampleur. Pourtant, ce ne sont pas les signaux qui manquent, ni les impacts concrets. Jusque dans notre assiette. Café, chocolat ou blé: ces derniers mois, plusieurs denrées alimentaires ont vu leur prix grimper sous l'impact d'événements météorologiques extrêmes. Produits laitiers ou huile d'olive sont aussi sous tension.

La pétanque, mais avec du maïs et l'accent US

Allez, passons à du plus joyeux. Il est temps d'y venir, puisque voilà un événement qui squatte l'attention médiatique. C'est lui, le ballon rond, le football, roi des sports populaires, porté par un Euro qui verra la Belgique et la France s'affronter ce lundi. Nous, nous sommes allés rendre visite à Piet Vandendriessche, le nouveau patron de l'Union belge. Une ASBL qui présente des résultats financiers dans le rouge vif, avec une perte de 11 millions d'euros. Ce qui fait dire au patron que l'Union dépense trop.

Le cornhole a été importé aux États-Unis au début du siècle dernier par les immigrants allemands. Il est devenu une quasi-religion au pays de l'Oncle Sam.
Le cornhole a été importé aux États-Unis au début du siècle dernier par les immigrants allemands. Il est devenu une quasi-religion au pays de l'Oncle Sam. ©The Washington Post via Getty Images

On reste dans le sport, tout en sortant du registre "mainstream" pour entrer dans un registre davantage, disons, pittoresque. En tout cas à première vue, ce sport commençant à se faire un nom de ce côté-ci de l'Atlantique – aux États-Unis, sa popularité est équivalente à celle de la pétanque au pays du pastis. Des planches, un trou, et des sacs rembourrés, à l’origine, de grains de maïs: voici le cornhole, qui célèbre, ce week-end, son premier tournoi à Bruxelles.

Se faire un nom, voilà qui n'est plus dans le registre des préoccupations de Live Nation, incontournable colosse de l'industrie musicale. À tel point que le ministère américain de la Justice vient de l'assigner pour pratiques anticoncurrentielles. L'Echo a enquêté sur la stratégie belge de Live Nation, qui vient d'entrer au CA du Dour Festival et des Ardentes.

Rock Werchter, en 2023.
Rock Werchter, en 2023. ©ID/ Koen Bauters

Pour schématiser, trois catégories de festivals cohabitent désormais sur l'ensemble du territoire. "Les plus petits, dont la capacité n'excède pas les 5.000 festivaliers par jour, fonctionnent quasi exclusivement grâce au bénévolat", explique Jean-Yves Laffineur, directeur d'Esperanzah!. "Leurs programmations tournent autour de découvertes musicales et s'adressent essentiellement à un public avisé. Ensuite, il reste quelques festivals indépendants de taille moyenne, comme Esperanzah!, qui doivent assumer des charges de personnel. Enfin, il y a des multinationales cotées en bourse qui prennent du capital dans des sociétés actives dans l'organisation de festivals. C'est une logique industrielle de la musique vivante. Dans ce contexte macro-économique, il est presque impossible d'être un opérateur indépendant."

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©Montage L'Echo

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