Quand Apple rentre dans le rang
Apple, la plus grande entreprise au monde en terme de capitalisation boursière a le sens de la mise en scène. Les afficionados de la marque dont le cœur bat au rythme des grandes messes de la firme de Cupertino le savent bien.
Cet art consommé de la distillation de l’information, via rumeurs et fuites savamment dosées, Apple l’a utilisé, cette fois, à destination des investisseurs et non plus uniquement pour les fans de ses produits labellisés "aïe". Pad, pod, enz….
La communauté financière, et plus particulièrement les détenteurs d’actions d’Apple- qui depuis quelques mois se demandent les yeux éberlués si, en fin de compte, les pommiers ne monteraient pas jusqu’au ciel- se grattaient le sommet du crâne, ces derniers temps, s’interrogeant sur ce que la firme allait finalement faire avec les 98 milliards de dollars de cash accumulés au fil des ans.
Après des semaines d’attente au cours desquelles le titre a touché la barre des 600 dollars, la direction du groupe a enfin satisfait la curiosité de ses actionnaires en annonçant la distribution d’un dividende trimestriel de 2,65 dollars par action et le lancement d’un programme de rachat d’actions de 10 milliards. Sur trois ans, Apple redistribuera donc, d’une façon ou d’une autre, 45 milliards de dollars.
L'action Apple ces trois dernières années: cliquez sur le tableau pour l'agrandir
(Source: CNN Money)
Inutile de dire que cette annonce a provoqué une avalanche de réactions sur les sites et les blogs. Petite sélection.
Selon MarketBeat, un blog du Wall Street Journal, les nouvelles les plus importantes sont sans doute celles qui n’ont pas été annoncées. Apple ne va pas racheter Research in Motion (le fabricant du BlackBerry) ou un concurrent. Et elle ne va pas, non plus, diviser son action. Le blog note aussi qu’avec un dividende annuel de 9,8 milliards de dollars, la firme de Cupertino occupe la 2e place au sein du S&P 500 après AT&T qui distribue 10,43 milliards.
Deal Journal, un autre blog du Wall Street, s’est lui amusé a dresser une liste de sociétés qui pourraient intéresser Apple, un jour ou l’autre. On y trouve Netflix, Samsung, Twitter, Facebook, T-Mobile,…Le blog estime que la société pourrait aussi lancer sa propre banque en ligne….
Business Insider qui publie trois fois par semaine une lettre d’investissement consacrée uniquement à la marque à la pomme estime que le programme de rachat d’actions est très modeste comparé à la capitalisation boursière de l’entreprise (600 milliards de dollars). Quant au total de 45 milliards, il devrait représenter moins d’un tiers de tout le cash qu’Apple va générer dans les trois années à venir.
Forbes précise que ces 45 milliards proviendront de l’argent qu' Apple a laissé aux USA. La société dispose aussi de 64 milliards de dollars investis à l’étranger. Ils y resteront tant qu’une loi n’aura pas adouci la note fiscale d’un rapatriement des fonds ou qu’ils servent à quelque chose d’autre, comme une acquisition. A l’instar de ce que Microsoft a fait avec Skype.
Fortune ,pour sa part, suggère de retenir la date du 19 mars 2012. C’est le jour où Apple a pris le chemin extraordinairement normal de payer un dividende et de lancer un programme de rachat d’actions. C’est le jour où Apple commença à se comporter comme les autres entreprises. Le jour où Apple devint normale…
Le site propose également quelques réactions d’analystes financiers qui dans leur ensemble sont assez positifs sur cette annonce. Shelby Seyrafi de FBN souligne que cette décision va élargir le pool des fonds d’investissement qui pourront désormais investir dans la valeur. L’analyste a relevé son objectif de cours à 760 dollars contre 730 dollars avant.
Et vous, chers échonautes, un avis sur cette décision? Laissez-nous un commentaire.
Stéphane Wuille
(Photo: Reuters)
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