Inflation et raréfaction du crédit
Peu d'alternatives en dehors des actions
Le style «Strauss»
JBS, l'une des dernières valeurs entrée dans le fonds Magellan, est une entreprise dans le plus pur style « Strauss », qui se définit lui-même comme le paysan de la finance. Il s'agit du leader mondial dans l'abattage de bovins, fortement présent en Amérique Latine, aux Etats-Unis et dans plus de 100 pays. La thèse d'investissement pour le gérant est simple : d'un côté le prix de la viande augmente fortement alors que de l'autre, les coûts ne progressent que légèrement.
Autre valeur sur laquelle Vincent Strauss est très positif : TSMC, valeur taïwanaise spécialisée dans la fabrication de semi-conducteurs. Pour le gérant, il s'agit du type même de valeurs complètement délaissée par le marché et disposant d'un fort potentiel. Il n'hésite pas à comparer cet achat à celui d'une action Haliburton (exploration pour sociétés pétrolières) ou BHP Billiton (géant du secteur minier) il y a 6 ans.
Selon Strauss, le marché considère ce type de valeurs comme il considérait les valeurs pétrolières ou minières en 2000 : comme des entreprises préhistoriques et beaucoup trop cycliques.
Le marché n'a pas encore réalisé qu'une phénoménale vague de consolidation a déjà eu lieu et que les barrières à l'entrée sont devenues très importantes. A partir de 2012, d'après le gérant, une usine de semi-conducteurs high tech coûtera plus de 10 milliards de dollars !
Ces coûts importants ont largement éliminé les acteurs les plus faibles, pour ne laisser en vie que quelques mastodontes : Intel, Samsung et TSMC. Cette consolidation est à l'image de celle qui a eu lieu dans le secteur minier et aura les mêmes conséquences, à savoir transférer le « pricing power » des clients vers les fournisseurs de semi-conducteurs comme TSMC.
Sur le reste du portefeuille, peu de changements. Le gérant est en train de réduire la pondération du fonds investi au Brésil et prend une partie de ses profits dans cette zone. Vincent Strauss est très positif depuis des années sur le Brésil, mais considère aujourd'hui que ce marché incorpore beaucoup d'anticipations positives (les attentes des analystes sont élevées), ce qui le rendra vulnérable à toute mauvaise surprise.