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Cigales et fourmis s’attirent

Les opposés s'attirent, dit-on souvent. C'est aussi vrai lorsqu'il s'agit de dépenser de l'argent. C'est ce que révèle une étude récente menée conjointement par l'université de Pennsylvanie et la Northwestern University. Dans une relation, les dépensiers sont attirés par les avares, et vice versa. Et c'est néfaste pour la relation à plus long terme.
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(mon argent) – Une étude consacrée aux couples mariés intitulée « Fatal (fiscal) attraction » révèle que les personnes avares et les personnes dépensières sont attirées les unes par les autres, ce qui, à terme, a des conséquences néfastes pour leur relation. Les avares, qui dépensent moins qu’ils le pourraient, et les dépensiers, qui feraient mieux de dépenser moins, se trouvent mutuellement attirants et ont tendance à se marier.

« Lorsque l’on interroge des couples divorcés sur la cause de rupture, l’argent arrive toujours en tête de liste », constate Rick Scott, coauteur de l’étude et désormais professeur-assistant en marketing à l’Université du Michigan. « La raison était toujours que le couple avait des problèmes d’argent. Nous avons pourtant observé de nombreux couples qui n’ont jamais eu de graves soucis financiers, mais cela ne les empêchait pas de se disputer fréquemment à ce sujet. Le manque d’argent n’a donc jamais pu être la raison principale. Nous avons dès lors pensé que des sentiments opposés sur le fait de dépenser l’argent pourraient être à la base de la rupture. »

Cigales et fourmis

Selon une étude précédente menée par Rick Scott et deux autres auteurs, les gens ressentent d’une manière différente le sentiment de culpabilité lié au fait de dépenser. Les personnes dépensières le ressentent trop peu, mais considèrent le fait de dépenser de l’argent comme quelque chose de positif, raison pour laquelle elles vont dépenser toujours plus et finir par s’endetter. Les personnes avares ressentent de leur côté une grande culpabilité, mais en comptant chaque franc, elles passent à côté de nombreuses expériences positives.

L’étude prévoyait un « test de la cigale à la fourmi ». Après avoir interrogé 13.000 participants, les chercheurs se sont concentrés sur l’épargne et l’endettement à la carte de crédit. Selon le test, les grands avares et les grands dépensiers souffrent de conflits intérieurs. Ils n’aiment pas leur manière de dépenser de l’argent. Les personnes avares diffèrent beaucoup de personnes économes, car ces dernières aiment épargner et trouvent leur comportement vertueux. Les personnes avares épargnent surtout parce que dépenser de l’argent les fait souffrir.

Scott: «  Elles développent une sorte de culpabilité, ou ont besoin de se protéger contre un « gaspillage excessif ».  Certaines personnes présentent trop ou trop peu ce comportement, et cela donne lieu à des problèmes en cas de changement des conditions de vie de la personne en question. « Il peut ainsi arriver qu’une personne gagne subitement beaucoup d’argent et puisse se permettre beaucoup plus de choses que par le passé, mais ne parvienne pas à se débarrasser du sentiment de culpabilité lié au fait de payer et ne dépense pas son argent. Ou qu’une autre personne voie ses ressources financières brutalement diminuer, mais n’ait pas le sentiment de culpabilité lié au fait de payer pour arrêter d’acheter, et continue donc à dépenser son argent au même rythme. »

Bien que des études psychologiques démontrent que l’on choisit davantage des partenaires présentant des caractéristiques, valeurs et comportements similaires, il y a des exceptions. Selon une récente enquête, certains sont également attirés par des personnes qui présentent des caractéristiques totalement opposées aux traits de caractère qu’ils détestent chez eux. De cette manière, les chercheurs ont prouvé que les personnes dépensières et les personnes avares se trouvent mutuellement attrayantes.

Les chercheurs ont ainsi demandé à plus de 450 personnes mariées de faire le « test de la cigale à la fourmi » pour eux-mêmes et pour leur conjoint. Ensuite, elles se sont vu poser quelques questions élémentaires, comme à quel point leur propre comportement vis-à-vis de l’argent les dérangeait, et si elles se sentaient heureuses en mariage. Dans une deuxième étude, les deux conjoints ont refait le test. Et qu’en est-il ressorti ? Des scores élevés pour les "mauvais" sentiments concernant son comportement vis-à-vis de l’argent étaient clairement en relation avec des scores élevés pour des réactions émotionnelles « opposées ». Autrement dit : moins les gens sont satisfaits de leur propre comportement vis-à-vis de l’argent, plus ils sont attirés par des personnes qui ont un comportement opposé en matière de dépenses.

Conflit possible…

Scott: « Bien entendu, il est étonnant que des caractères opposés soient attirés les uns par les autres. Dans des nombreux domaines, ces gens se ressemblaient, mais en matière de comportement vis-à-vis de l’argent, soit des traits de caractère qu’ils détestent chez eux, des oppositions se manifestaient clairement. »

Et c’est là que des conflits peuvent naître. « Au début, tout est nouveau et agréable, mais au cours du mariage, il faut souvent prendre des décisions financières importantes ensemble, et à ce moment, les oppositions peuvent créer des problèmes. »

Il est possible que des gens soient malheureux précisément parce que leur conjoint affiche un comportement opposé en matière de dépenses, ce qui les fait culpabiliser concernant leur propre manière de gérer leur budget. Mais des gens qui viennent de se marier, et qui ne vivent donc pas ensemble depuis assez longtemps que pour avoir complètement analysé leurs oppositions en matière de comportement vis-à-vis de l’argent, ont obtenu le même score que des couples qui étaient mariés de longue date.

Et finalement, plus les conjoints diffèrent dans leur comportement vis-à-vis de l’argent, moins ils sont heureux en mariage. Scott: « Plus il y a de différences en matière de dépenses entre le les conjoints, plus il y a de disputes, et moins ils sont heureux en mariage. »

Astuce

Scott appelle le public à consacrer davantage d’attention aux sentiments que nourrit leur futur conjoint lorsqu’il dépense de l’argent. « Au moment de prendre la décision finale, vous devez bien analyser votre comportement vis-à-vis de l’argent et celui de votre partenaire. Les gens savent que c’est important, mais finalement, cela devient essentiel dans la relation. Il y a déjà de nombreuses décisions financières à prendre lorsque l’on sort ensemble, mais une fois mariés, vous devrez prendre ces décisions à un rythme accéléré. »

Plus de détails ? Cliquez ici pour des informations sur l'enquête.

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