"Mon Sea-Doo est un Rec Lite, le modèle d’entrée, explique Bart Van den Bulcke, un mécanicien industriel qui participe également à des compétitions. C’est un biplace, et l’un des jet skis les moins chers de sa catégorie. Il ne coûte que 6.500 euros neuf. Dans le modèle de base, le moteur trois cylindres de 900 cc a une puissance de 60 CV. Pour participer à des compétitions, de grosses modifications ne sont pas nécessaires. Je pousse moi-même sa puissance à 125 CV. Il suffit de reprogrammer le boîtier de contrôle."
Budget
L'homme fait en sorte de garder son budget sous contrôle. "Chaque année, j’en achète un nouveau en début de saison et je le revends six mois plus tard. Je garde les pièces que j’ai fabriquées moi-même ou que j’ai améliorées, et je remonte les pièces d’origine sur le jet ski. Cela limite les pertes à 1.000 euros maximum."
Le marché est dominé par Sea-Doo, Yamaha et Kawasaki, mais les Chinois sont en embuscade. "Presque tous les coureurs développent leur jet ski à partir d’un véhicule de stock, poursuit Van den Bulcke. Les versions plus chères sont plus difficiles à revendre. Le mien trouve généralement acquéreur en moins d’une semaine. La plupart des amateurs sont des personnes qui l'utilisent uniquement pour leurs loisirs et ne sont pas prêts à payer 20.000 euros pour faire un tour sur un lac avec les enfants."
Pour un usage récréatif, un jet ski de dix ans peut parfaitement faire l’affaire. La valeur de ces engins diminue d'ailleurs moins rapidement que celle des voitures. Mais leur état influence évidemment directement le prix. "L’impact de l’eau de mer et du sel est déjà visible après un an. Cela se reflète dans la valeur résiduelle. J'ai un ami qui vend actuellement un jet-ski pour 3.500 euros, mais il n’est pas dans un état irréprochable. Il l’avait payé 9.000 euros en 2006..."
Combien coûtent les modèles de luxe? "Un ami hongrois qui a été plusieurs fois champion du monde, débourse 20.000 euros pour ses jet skis et les modifie entièrement lui-même. Il augmente leur puissance de 300 à 700 CV. Compte tenu de ce qu'il y investit, il arrive à 150.000 euros. Ces engins peuvent atteindre 170 km/h, contre 90 km/h pour le mien... qui atteint à peine du poids du sien. C’est donc une catégorie agréable à piloter. Mon jet ski est moins stable et saute constamment."
Sécurité et prudence
Bart Van den Bulcke n’est pas vraiment intéressé à naviguer sur l’Escaut. "Il n’est pas possible d’atteindre des vitesses élevées sur nos rivières et canaux. En règle générale, vous devez respecter les 8 km/h. Il est possible d’aller plus vite à certains endroits, mais c'est dangereux. S'il vous arrive un pépin sur un lac, ce n'est pas grave, mais sur un canal, vous dérivez avec le courant et vous ne savez pas où il vous emmènera. Et si vous tombez dans une eau à cinq degrés, vous ne tenez pas longtemps. Il y a régulièrement des accidents, et même des morts. Je préfère naviguer sur un lac, dans le cadre d’un club. Je ne suis jamais seul. Je suis récemment tombé et c’est inquiétant de voir le temps qu’il faut pour reprendre ses esprits après une chute!"
Equipement
Ceux qui risquent de tomber à l’eau ont intérêt à bien s'équiper. "Les protections pour les genoux et les jambes coûtent au minimum 30 euros. Un gilet de sauvetage relié à la clé de contact coûte minimum 50 euros, comme la combinaison. J'ai payé 100 euros pour mon casque - même si on en trouve à 2.000 euros. Et il faut encore compter 100 euros pour des bottillons et des gants."
Comme notre homme n'utilise pas son jet ski pour ses loisirs, le bolide n’est pas immatriculé. L’immatriculation d’un jet ski de plaisance coûte un forfait unique de 50 euros.
L'engin dispose également d’une lettre de pavillon (en d’autres termes, d’un numéro d’immatriculation) qui n'est exigée que pour les bateaux de plaisance qui naviguent en pleine mer, dans les eaux belges et étrangères. Cette lettre coûte 50 euros et est valable cinq ans.
La vignette pour la navigation intérieure en Flandre coûte 85 euros.
Pour ceux qui participent à des compétitions, le permis bateau n’est pas obligatoire, mais recommandé. Pour la plaisance, le brevet est obligatoire et l’examen théorique coûte 75 euros. Il faut ensuite suivre cours pratiques: 12 heures avec un moniteur ou 6 heures dans une école de navigation pour un coût de 185 euros. Il n’y a pas encore d’examen pratique, mais avec la nouvelle loi sur la plaisance entrée en vigueur le 1er juillet, ce sera bientôt le cas.
Le jet-ski: 6.500€pour un modèle de base
Equipements divers: 330€ min.
Immatriculation: 50€
Permis et cours: 260€
Assurances: 150€
Remorque: 400€
Total (hors carburant!): 7.690€
35 litres pour 2 heures
"La prime d’assurance dépend de la puissance du jet ski et me coûte 150 euros. Je suis membre d’un club à Wevelgem et aux Lacs de l’Eau d’Heure en Wallonie. Le lac est équipé de bouées et je vais m’y entraîner. Je paie plus ou moins 100 euros de cotisation dans chaque club. En Belgique, il existe cinq compétitions. Le package complet me coûte 400 euros: la licence (attestation médicale), les droits d’inscription et une assurance spécifique."
Bart Van den Bulcke navigue d’avril à octobre. "L’an dernier, je me suis entraîné tous les week-ends. Cette année, je ne me suis entraîné que quatre fois car j’avais trop de travail. Le réservoir de 35 litres me permet de naviguer entre une heure et demie et deux heures. Un week-end de compétition compte trois courses d’une heure ou d’une heure et demie. Ces jours-là, je consomme environ 80 litres de carburant. Avec un gros jet ski, vous devez compter entre 400 et 500 litres de carburant par week-end. C’est un rapport prix/plaisir très différent. On fait des expériences avec des carburants alternatifs, mais elles n’en sont qu’à leurs débuts. Le problème c'est qu'un jet-ski doit flotter!"
Par ailleurs, il est recommandé de disposer d’un garage pour stocker son jet ski. Et une remorque neuve coûte environ 400 euros. "Le coût de l’entretien est négligeable: il suffit de remplacer le filtre à huile deux fois par an et je m’en occupe moi-même. Un concessionnaire comptera 200 euros pour un entretien hivernal..."