Quelles sont les choses relatives à l’argent qui vous insupportent?
L’enrichissement de certains sur la base du travail des autres. Et plus globalement, le matérialisme qui fausse et pervertit les relations entre les gens au détriment des sentiments.
Parlez-vous d’argent en famille et entre amis?
Régulièrement. Le sujet de prédilection est "comment finir le mois". Je continue à vivre avec 1.500 euros par mois. C’est un salaire très moyen. Je suis donc attentif aux dépenses, j’essaie d’économiser. Avec mes amis, on s’entraide, on échange des idées pour voir comment vivre de la façon la plus économe possible. Mais on ne discute pas de placements. Il n’y a pas beaucoup à placer… (rires).
Quels sont les critères déterminants pour votre qualité de vie?
Les vacances! J’ai besoin de partir 2 à 3 semaines, donc j’économise pour cela. Nous allons souvent en France, ma compagne et moi. On voudrait aussi aller au Vietnam. Mon péché mignon ce sont les livres: politique, histoire, sciences naturelles. Et pour observer les oiseaux, des jumelles de qualité (300 à 400 €). Même quand on a un salaire modeste, il faut savoir se faire plaisir de temps en temps.
Quel type de consommateur êtes-vous?
Je ne suis pas impulsif: j’apprécie de "faire mûrir" et de préparer un achat. Cela fait partie du plaisir: comparer, se documenter, lire Test-Achats, et demander l’avis de mes connaissances.
Les jeunes restent de plus en plus longtemps chez leurs parents et y retournent souvent en cas de coup dur… Qu’en pensez-vous?
C’est une évolution négative. On fait supporter le poids de la crise aux parents et aux jeunes. Vivre l’un sur l’autre n’est pas positif. Il est important de vivre sa vie à soi. Pour affronter la crise et acheter sa maison, un jeune doit demander une avance sur héritage à ses parents. C’est contre-nature, et c’est la cause de tensions intergénérationnelles!
Préparez-vous déjà à votre pension?
Je n’ai que 36 ans, je n’y pense pas vraiment. D’un point de vue politique et sociétal, je suis inquiet. Mais j’ai la conviction que nous remporterons une victoire qui permettra de renforcer le premier pilier des pensions (pensions légales). Mon métier est ma passion; il n’y a pas de retraite pour un militant. Mais à un moment, il faut faire place aux jeunes, aux idées neuves et à une autre dynamique.
Suivez-vous vos finances et votre administration de près?
Oui, je suis tout de très près. J’ai hérité cela de ma maman. C’est très important de savoir gérer un budget, surtout quand il est assez limité. Grâce aux outils électroniques je consulte mes comptes tous les deux jours. Pour vérifier s’il y a assez sur le compte pour payer les ordres permanents, éviter les rappels et les frais.
Quelle est la chose qui a le plus de valeur à vos yeux et que vous ne vendriez pour rien au monde?
Mon premier exemplaire du Capital de Karl Marx que j’ai acheté et tenté de lire en rhéto. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris à l’époque, ce n’est pas un livre des plus simples (rires)!
Pour vos soins de santé, êtes-vous attentif aux coûts?
"Même quand on a un salaire modeste, il faut savoir se faire plaisir de temps en temps…"
J’ai la chance d’être en bonne santé, mais je fréquente toujours les maisons médicales. Pour des raisons de coûts et pour la qualité des soins. La pluridisciplinarité est un réel atout. La maison médicale est souvent considérée à tort comme la médecine du pauvre; or, c’est un concept très performant. Il faut valoriser les soins de première ligne.
Sur quels postes du budget faites-vous volontiers des économies?
Plutôt l’alimentation. J’alterne Aldi et Delhaize. J’essaie de ne rien jeter, de ne pas gaspiller. Mais les comparateurs (énergie, télécoms), je n’y comprends tellement rien que j’abandonne. J’ai un contrat chez un petit fournisseur, par principe (c’est David contre Goliath), mais j’ai l’impression que si je commence à comparer je devrais changer tout le temps. Donc non…
Qu’est-ce qui représente le luxe suprême?
Le mariage de Mittal dont le coût équivalait au plan social de 2.000 travailleurs à Liège. C’est symbolique car j’ai vécu ça dans ma chair.
Quelle définition donneriez-vous de quelqu’un de riche?
D’un point de vue macroéconomique, c’est le multimillionnaire. Celui qui gagne 2.000 ou 2.500 euros par mois n’est pas un riche, c’est juste le produit de son travail. Tout le monde devrait pouvoir gagner cela. Je ne suis pas favorable à un nivellement par le bas! En revanche, on ne devient pas multimillionnaire grâce aux revenus de son seul propre travail!