Fin septembre, les comptes à vue et des carnets d'épargne réglementée des particuliers belges atteignaient des records. Selon les chiffres de la Banque Nationale, ils affichaient au compteur 336 milliards d'euros. Environ un quart de ce montant, 80 milliards d'euros, était logé sur des comptes à vue.
Jamais auparavant, ces produits bancaires n'avaient représenté une si grande partie de l'épargne des Belges. Réparti sur les 16,6 millions de comptes à vue avec un solde positif recensés en Belgique, cela suppose un montant moyen de 4.833 euros sur chaque compte.
L'explication à cette situation réside en premier dans la faible rémunération des comptes d'épargne. La plupart des comptes d'épargne offrent à ce jour un taux intérêt minimal de 0,11% tandis que les intérêts sur les comptes à vue sont de 0%. Cette infime différence ne motive guère le Belge à transférer son argent d'un compte à l'autre.
Avant la crise financière de 2008, les comptes d'épargne avaient crû de 4%, mais depuis 2009, la tendance s'est inversée en raison de la politique des taux menée par la Banque centrale européenne. Les montants sur les comptes à vue ont donc doublé depuis cette année, contre une hausse de 50% pour les comptes d'épargne.
Une des conséquences de ce glissement de l'épargne vers les comptes à vue se traduit dans la diminution des comptes à vue en solde négatif. Selon les chiffres de Febelfin, 7% du total des 17,8 millions de comptes à vue sont dans le rouge. Fin 2014, cette proportion était de 9,4%.
Retrouvez demain dans L'Écho, notre dossier Mon Argent: "Changer de compte à vue en 7 questions".