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Oui, il existe encore des actions "de bon père de famille"!

Les investisseurs appliquant le principe de “bon père de famille” ont été trahis il y a 5 ans par les actions du secteur financier. Courent-ils aujourd’hui le même risque avec d’autres secteurs?
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Récemment, le groupe allemand de services aux collectivités E.ON a, entre autres, déçu le marché en annonçant une perte opérationnelle. L’opérateur britannique de télécoms, Vodafone, et la maison française de vins Vranken-Pommery ont également déçu. Conclusion: même les secteurs les plus défensifs souffrent de la récession. Vers quelles actions les investisseurs peuvent-ils donc encore se tourner sans se faire trop de souci. L’action de “bon père de famille” de l’avenir devrait répondre à trois exigences: 

1. Stabilité des revenus

L’action typique de “bon père de famille” se reconnaît avant tout à la stabilité des revenus générés par l’entreprise. Les sociétés qui, dans un contexte difficile, réussissent à maintenir la demande pour leurs produits et services, afficheront un chiffre d’affaires quasi inchangé. Il s'agit toutefois d'une donnée individuelle qui ne peut s’appliquer à tout un secteur.

Ainsi par exemple, si les entreprises allemandes de services aux collectivités souffrent sur leur marché local, les acteurs globaux - comme la société française GDF Suez -, enregistrent d’excellents résultats.

Les entreprises qui continuent à investir dans des activités de niche dans des secteurs d’avenir peuvent aussi se révéler un bon choix. L’analyste d’actions de KBC, Dieter Furniere, privilégie ainsi le gestionnaire de réseau électrique Elia et son homologue du secteur du gaz, Fluxys.

2. Stabilité des marges bénéficiaires

Les cours de Bourse sont en grande partie influencés par l’évolution attendue de la rentabilité des entreprises. La stabilité des marges bénéficiaires figure dès lors parmi nos critères. Les investisseurs doivent donc aussi tenir compte de la structure de coûts de l’entreprise. Le secteur des denrées alimentaires – considéré comme sûr – illustre ainsi parfaitement le fait qu'une hausse des prix des matières premières peut venir jouer les trouble-fête.

Ter Beke, l’entreprise flamande de transformation de viande et fabricant de produits frais, annonce pour 2012 à peu près les mêmes bénéfices qu’en 2011, malgré la forte augmentation de son chiffre d’affaires. En cause: la hausse des coûts, qui grignote les bénéfices. Les entreprises qui réussissent à répercuter en partie l’augmentation du coût de la main d’œuvre, de l’énergie et des matières premières sur leurs clients – à l'instar des géants mondiaux Danone, Nestlé et Unilever – attirent davantage les investisseurs.

3. Stabilité du rendement du dividende

Un cours de Bourse peut être poussé vers le haut par la force d’attraction des revenus et de la rentabilité d’une entreprise. Pour éviter de payer un prix trop élevé pour une action “de bon père de famille” (ce qui lui enlève de facto son statut “de bon père de famille”), il faut aussi se pencher sur le rendement du dividende. Le rendement du dividende des entreprises alimentaires les plus populaires s’est réduit à environ 3% brut. Un ratio cours/bénéfice relativement élevé et un ratio cours/valeur comptable élevé peuvent servir de signaux d’avertissement.

Soyez aussi attentif aux rendements de dividende anormalement élevés. Ils ne sont pour la plupart pas tenables à terme. En 2012, Telefonica a ainsi supprimé le paiement en cash de son dividende pour apurer ses dettes. Voici quelques mois, le rendement du dividende était encore de 12% brut. Par contre, ses homologues français France Télécom et néerlandais KPN ont déjà fortement réduit leur dividende.

Généralement, on considère qu’un rendement de dividende supérieur à 10% est signe de danger. Les analystes du magazine L’Investisseur s’attendent notamment à ce que Belgacom maintienne son dividende royal. Sous l’influence de son actionnaire désargenté – l’Etat belge – Belgacom a même augmenté son dividende, contrairement aux autres entreprises du secteur.Les investisseurs peuvent donc en profiter sans souci.

Choix illimité

Les actions “de bon père de famille” existent donc encore. Mais encore faut-il bien les choisir.  Désormais, investir sur la base d’un secteur ou d’une région ne suffit généralement plus: aujourd’hui l’entreprise qui répond à nos trois critères, peut très bien être une société asiatique active dans les nouvelles technologies.

Sélection d'actions "de bon père de famille"

Source: Mediafin - chiffres du 15/11/12

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