(mon argent) - La Belgique est plutôt un pays de voile: environ 75% des bateaux de plaisance sont des voiliers. Une étude effectuée en 2003 par la Vlerick Leuven Gent Management School à la demande de Nautibel révèle que notre pays compte 8.000 places de ports et 34.000 «véhicules de plaisance», allant des planches de surf aux plus gros yachts. Xavier Royaux, du Marina Yachting Center d'Ostende, estime qu'environ 200 bateaux neufs de plus de 30 pieds seront mis à flot chaque année en Belgique. «Ajoutez-y 250 à 300 pneumatiques rigides (RIB) et autres bateaux à moteur de moins 8,5 m, et vous avez l'intégralité du marché du bateau neuf en Belgique», précise-t-il.
Davantage pour votre argent
Ces trois dernières années, de nouveaux procédés de production ont réduit le prix des bateaux de 6 à 8%. Les grands bateaux à moteur ont également vu leur prix chuter depuis qu'ils sont construits en série jusqu'à 60 pieds. «Auparavant, un bateau de 50 pieds coûtait 650.000 euros. Aujourd'hui, on en trouve de très bien équipés pour 375.000 euros», explique Xavier Royaux. Et ce n'est d'ailleurs pas uniquement cette évolution financière qui a rendu plus accessible la navigation de plaisance à bord de grands bateaux. Ces bateaux se commandent avec des espèces de joysticks au lieu des deux pédales mécaniques traditionnelles, ce qui facilite grandement les manœuvres. «La plupart des propriétaires n'hésitent dès lors pas à payer le surcoût de 8.000 euros facturé pour un tel système», poursuit-il.
Formules intéressantes
De nombreuses formules mettent en outre la navigation de plaisance à la portée du plus grand nombre. Il est ainsi possible de prendre un bateau en leasing avec option d'achat. «Cela permet aux gens d'acquérir un bateau à un âge relativement jeune», explique Xavier Royaux. Les financements sont d'ailleurs assez bon marché. Un contrat sur cinq ans ne coûte en effet que 2% de plus qu'un paiement en liquide à l'achat. Ce mode de financement est proposé à partir de 60.000 euros, et 77% des bateaux de cette catégorie de prix sont achetés de cette manière.
Le time-sharing existe aussi pour les bateaux, mais est plutôt réservé à la région méditerranéenne.
Enfin, le marché de location a le vent en poupe en Belgique, les bateaux pouvant être loués avec ou sans équipage.
Des anciens qui résistent
Il existe un grand marché de l'occasion très dynamique, les bateaux conservant leur valeur relativement longtemps. «Après 30 ans, un voilier de 30 mètres vaudra toujours 25.000 euros. Et des bateaux à moteur de 8 m changent de propriétaire pour 60.000 à 65.000 euros. La perte de valeur n'intervient que la première année», note Xavier Royaux. Un bateau d'occasion coûte sensiblement moins cher qu'un exemplaire neuf, alors que les coûts ne sont pas supérieurs.
«Le propriétaire devra bien plus rapidement remplacer l'une ou l'autre pièce sur un bateau un peu plus ancien, mais en termes d'entretien annuel, il n'y a guère de différences, en dehors des deux ans de garantie habituels sur un bateau neuf», poursuit-il.
Et la crise?
Cliquez pour agrandir
Le marché des bateaux vient de connaître trois excellentes années mais la crise se fait désormais sentir. Les ventes diminuent. Certains fabricants ont réagi en proposant une large gamme qui offre davantage de possibilités aux acheteurs potentiels. Le marché de l'occasion a également fléchi ces deux dernières années, en raison de l'accroissement de l'offre et de la baisse du prix des bateaux neufs. Les vendeurs n'attendent plus de recevoir une offre alléchante et baissent rapidement leur prix. «Il y a moyen de faire de bonnes affaires tant sur un bateau neuf que sur un bateau d'occasion. Notamment grâce à la chute de la livre sterling et aux réductions accordées par les vendeurs sur les bateaux en stock, qui peuvent atteindre 30%», ajoute Eddy Coenen. «C'est en effet le bon moment pour investir dans un bateau mais il ne sera un bon investissement que si vous avez la passion de l'eau», conclut Xavier Royaux.
Combien ça coûte après l'investissement?
Après l'investissement initial dans un nouveau bateau, le propriétaire est confronté à une série de frais.
TMC
Le nouveau bateau devra être immatriculé et le propriétaire devra acquitter la taxe de mise en circulation: 2.748 euros pour un bateau neuf. Pour un bateau d'occasion, la TMC diminue de 10% par an. Lorsque le bateau a 10 ans, l'acheteur ne paie que 67 euros de frais administratifs lors de la mise en circulation.
Entretien et utilisation
L'entretien d'un bateau de plaisance est relativement aisé. Il faut sortir le bateau de l'eau une fois par an pour nettoyer la coque et apposer une nouvelle couche antifouling («anti-mousse»). Ensuite, on remplacer les anodes de zinc et on traite les éventuelles traces de corrosion. On procédera enfin à l'entretien du moteur. Un bateau de 40 pieds avec deux moteurs représente des frais d'entretien annuels de 2.500 euros. N'oubliez pas d'inclure le coût du carburant si vous optez pour un bateau à moteur. Pour un bateau de 40 pieds, tablez sur une consommation de 40 litres de diesel à l'heure.
Emplacement dans le port
Le propriétaire d’un bateau remorquable n'a pas besoin d'une place de port fixe. Celui qui ne peut pas sortir son bateau de l'eau devra en revanche payer des frais d'ancrage. La place de port fixe n'est cependant pas obligatoire. On trouve fréquemment des places de ports pour les visiteurs qui se louent à la journée, à la semaine ou au mois. Le prix est fonction de la longueur du bateau. Pour un bateau à moteur de 40 pieds, comptez 1.500 euros pour une saison de navigation complète. Hors saison de navigation, la place vous coûtera environ 150 euros. Prévoyez 700 euros si vous préférez mettre votre bateau au sec pendant cette période.
A l’étranger
De nombreux propriétaires passent leurs vacances à l'étranger sur leur bateau. Là aussi, il faut payer des frais d'ancrage. Dans le sud de la France, chaque port de plaisance applique ses propres règles en la matière. A certains endroits, il est possible d'acheter une place de port, alors qu'ailleurs, il faudra prendre une concession de 30 ans qui peut être revendue le reste de l'année, ou également acheter une part dans le club nautique en plus des frais d'ancrage. Mais la crise économique pèse sur ces prix.