Eva Illouz "Le ‘Moi' est une marchandise formidable"
Dans son dernier ouvrage *, la sociologue israélienne Eva Illouz nous explique comment la société néolibérale a transformé nos sentiments les plus intimes comme le bonheur, le stress ou encore la quête de soi, en produits, services et thérapies consommables à l’envi. Nos émotions sont devenues des denrées comme les autres, générant de nouveaux modes de consommation. De l’industrie du tourisme à celle de la musique d’ambiance, en passant par le coaching et la psychologie positive, une nouvelle économie s’appuyant sur des biens intangibles s’est développée à partir des années 1970, créant ce que l’auteure appelle un "un capitalisme expérientiel". L’injonction à être une version idéalisée et maximisée de nous-même a envahi nos sociétés occidentales, au point de bousculer nos repères, notamment dans la sphère du travail.