Le Brussels Beer Project vient de fêter ses cinq ans et annonce l'ouverture d'une deuxième brasserie pour la fin 2020 à Anderlecht. La première, située dans le quartier Dansaert, a vu le jour notamment grâce au financement de KBC Brussels.
Grosse Bertha, Delta IPA, Babylone... Leur point commun? Ce sont les bières stars de la microbrasserie bruxelloise Brussels Beer Project (BBP), installée rue Dansaert. Lancé en 2013 par Olivier de Brauwere et Sébastien Morvan, le projet mise sur la cocréation et la participation active de ses membres, et ce, sur tous les plans, notamment financier. "Pour créer notre première brasserie, nous avions besoin d'un investissement total de 1 million d'euros", rappelle Sébastien Morvan. À leurs économies personnelles s’est ajouté l'apport du crowdfunding via leur propre plateforme, Beer for Life qui vise à financer 12 bières chaque année, ainsi que des subsides régionaux. C’était toutefois insuffisant.
Relation de confiance
Pour trouver les fonds manquants, les associés fondateurs ont fait le tour des banques. "Nous étions encore au début de notre aventure. KBC Brussels a été celle qui nous a porté le plus d'attention, le plus tôt. Nous avons la chance d'avoir un bon conseiller avec qui nous entretenons une relation de confiance. Dès les premiers instants, il a cru en notre projet et a réussi à faire remonter notre message au sein de la banque, afin de décrocher le crédit d'investissement qui nous a permis d’ouvrir la brasserie de Dansaert en 2015."
KBC Brussels sera également à la table des négociations lorsque le moment viendra de financer la deuxième brasserie à Anderlecht, sur le quai de Biestebroeck. "Nous sommes satisfaits des rapports sincères noués avec KBC Brussels", confie Sébastien Morvan. "Même si, pour cette seconde brasserie, nous sommes en discussion avec eux, nous n'avons pas d'accord à ce jour. Il est trop tôt, d'un côté comme de l'autre, pour convenir d’un contrat."
Bien s'entourer
Pour cet entrepreneur énergique, il n'existe pas de recette miracle. Si chaque projet, chaque entrepreneur est unique, des éléments favorisent le succès. "Tout d'abord, il est nécessaire de s'entourer de partenaires de confiance, talentueux et partageant une même vision et un même esprit d’entreprise, avec l'envie d'aller de l'avant tout se faisant plaisir. Ensuite, il faut disposer des ressources externes les plus adaptées, comme hub.brussels – l’Agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’entreprise – et le Réseau Entreprendre."
C'est à l'entrepreneur de créer sa propre visibilité!
Par ailleurs, il importe de ne pas négliger sa visibilité. "N'attendez pas d'un organisme tiers qu'il le fasse pour vous: c'est à l'entrepreneur de créer sa propre visibilité! Nous avons à portée de main des outils gratuits qui n'existaient pas voici une dizaine d'années. Grâce aux réseaux sociaux, nous n'avons jamais payé un média pour de la publicité. Nous nous sommes concentrés sur le ‘earn media’: pour qu'on parle de nous et de notre projet, nous devons créer des histoires intéressantes qui méritent d'être écrites et racontées."
Il est normal, lorsqu'on est entrepreneur, de se sentir isolé par moment. "Tout ce que l'on vit, d'autres l'ont vécu avant nous, le vivent en même temps que nous ou le vivront plus tard – c’est important de le comprendre. La réussite dépend de votre confiance en votre projet. Il ne faut pas se dire: peut-être que cela marchera... Non. Vous devez vous persuader que votre projet rencontrera un succès monumental. La première limite est celle que l'on s’impose à soi-même. Si une limite est créée, une deuxième puis une troisième apparaissent, et ainsi de suite. Le défi est de briser ses barrières. N’ayez pas peur de vos rêves, ni de rêver trop grand."
Bruxelles, futur cluster brassicole
Aux yeux de Sébastien Morvan, la concurrence d'autres microbrasseries n'est pas un frein. Au contraire. "Il y a de la place pour des brasseries qui ne sont pas encore nées. Pendant des décennies, nous n'avions que Cantillon. Il faut continuer dans cette dynamique. Bruxelles pourrait devenir le cluster du monde brassicole."
Je suis fier d'être bruxellois. Il y a tant de choses à réaliser dans les années à venir."
Il parle même d'un nouvel élan d'entrepreneurs qui prend de l'ampleur. "Je ne peux que m'en réjouir! Si je compare notre capitale à des villes comme Londres, Paris et Berlin, je constate que la culture entrepreneuriale est moins présente chez nous. Mais cela va changer. De plus en plus de gens se lancent. La nouvelle génération fait clairement preuve de dynamisme. Et puis, l'attrait de Bruxelles naît aussi des subsides qui n'existent peut-être pas ailleurs. J'ai bon espoir qu'avec l'énergie et le soutien de la Ville et de la Région, on continue à booster cette culture de l'entreprise et du risque qui n'est pas toujours innée. Je suis fier d'être bruxellois. Il y a tant de choses à réaliser dans les années à venir."