Loin de constituer une mission ponctuelle menée par un petit nombre de collaborateurs, une innovation durable doit impliquer toute l’organisation, assurent Véronique Marichal, Marketing Director de Fnac Vanden Borre, et Bram Cappaert, Center of Excellence Lead Strategy chez iO.
Pourquoi avez-vous choisi de vous adjoindre un partenaire d’innovation?
Véronique Marichal: “Autour de l’an 2000, nous avons tiré profit de notre négociation précoce du virage numérique. Puis, vers 2010, le paysage de notre secteur a changé. Un plan stratégique à l’échelle du groupe Fnac-Darty, décliné par pays et par marque, a été lancé pour les magasins physiques et pour le numérique. Son credo: s’engager pour un choix éclairé et pour le développement durable. C’est dans ce cadre que nous avons sollicité l’aide d’iO, car l’innovation est un métier à part entière.”
Par quoi avez-vous commencé?
Bram Cappaert: “Il faut toujours commencer par une évaluation du niveau de maturité d’une entreprise du point de vue de l’innovation. Identifier les risques et les résistances, le tout avec lucidité. Et comme tout part de l’humain, cela passe d’abord par des entretiens avec les collaborateurs. Ensuite seulement, on peut évoquer les opportunités du marché, les outils dont il a besoin pour innover, etc. Il s’agit d’une démarche holistique, structurelle et surtout transversale: il ne faut pas considérer l'innovation comme la tâche exclusive d'une équipe choisie.
Une innovation réussie met l'accent sur la validation des idées, et non sur leur rendu.
Le marché évolue si vite qu’on n’a pas le choix. De plus, l’innovation provoque des disruptions sur chaque aspect de l'entreprise: des interfaces clients au développement de nouveaux produits et services, en passant par les choix technologiques et la stratégie go-to-market. On est aussi passé d’une tendance à raisonner en ‘problème-solution’ à un raisonnement ‘problème-marché’. Innover est plus important que jamais; il s’agit de trouver la solution que la société attendait. Par conséquent, le défi n’est pas seulement de dénicher des idées mais aussi de valider les hypothèses et les concepts tout au long du processus d’innovation.”
V.M.: “Loin d’être simple, cela exige un profond cheminement pour déterminer la tendance pertinente sur laquelle miser, avant de se l’approprier pour apporter de la valeur à l’utilisateur final comme à l’organisation. Des facteurs externes se produisent régulièrement et renversent tout. Il faut être capable de changer immédiatement de focale.
L’innovation, comme le numérique, a suivi une courbe exponentielle, passant de quelques mots dans le business plan à un manager dédié pour arriver à un état d’esprit transversal innovative! Les sociétés qui n’ont pas saisi cette évolution risquent réellement de disparaître.”
L'innovation fonctionne mieux dans une culture inclusive, pas dans un club exclusif.
Concrètement, à quoi cette démarche a-t-elle abouti à ce stade?
V.M.: “Avant de parler d’opportunité au sens large, nous réfléchissons d’abord à la situation actuelle, aux possibilités tant humaines que structurelles existantes au sein de notre organisation. Ce travail nous permet de définir un cadre à nos réflexions. Ensuite, nous nous intéressons aux tendances du marché et des besoins de nos clients. À terme, il s’agira d’organiser la synergie entre nos actifs, les opportunités et les besoins de nos clients. L’innovation doit s’inscrire dans l’ADN de l’entreprise et capitaliser sur ses forces et celles des gens qui y travaillent, sans jamais perdre de vue notre client.”
B.C.: “La société a mué vers un programme structurel d’innovation, une méthodologie que nous aidons nos clients à s’approprier et à intégrer dans tous les process. Cela leur donne une vraie flexibilité. Notre rôle auprès d’eux est appelé à évoluer au fil du temps. La disruption survient souvent dans d’autres secteurs ou champs d’expertise que ceux où opère l’entreprise. Il est donc indispensable de disposer d’un partenaire d'innovation capable de naviguer dans la complexité croissante dans des domaines sociétaux, entrepreneuriaux et technologiques, et de les intégrer dans des programmes d'innovation. Pensez à des expertises dans le Web 3.0, l’ESG, le DEI (diversité, équité et inclusion, NDLR), l’intelligence artificielle, etc.”