Des bâtiments intégrés à la nature, une atmosphère résolument cosy sans renoncer au design, le respect des traditions locales mais avec un regard neuf: l’hôtel de luxe se réinvente. Afin d’offrir une expérience totale au voyageur d’aujourd’hui.
L’avenir des voyages de luxe se fonde sur le bien-être personnel des voyageurs: c’est l’une des conclusions d’une étude récemment menée par Resonance Consultancy. Voilà qui ne peut se réaliser que dans un cadre où ces voyageurs se sentent parfaitement en phase avec l’espace dans lequel ils ont choisi de résider. L’évolution de l’architecture hôtelière participe de cette nouvelle philosophie du séjour à l’étranger.
La tendance est à se sentir bien là où l’on pose ses valises. Évident? Certes, mais cette simplicité apparente cache une vraie complexité.
La tendance est à se sentir bien là où l’on pose ses valises. Évident? Certes, mais cette simplicité apparente cache une vraie complexité. L’idée n’est pas de transposer ailleurs le confort que l’on vit chez soi, mais de découvrir une ambiance qui mêle à cette sensation un élément de surprise. D’expérimenter une rupture avec ce que l’on connaît, tout en jouissant d’un confort au moins égal.
Culture locale
De plus en plus de complexes hôteliers intègrent désormais leurs bâtiments à la nature environnante, combinent un design parfaitement contemporain et une atmosphère chaleureuse typiquement locale, brouillent les frontières entre extérieur et intérieur. Et ce, afin d’offrir à leurs visiteurs une expérience intime avec la destination de leur choix.
L’architecture vernaculaire sert d’écrin à cette tendance. Son but ultime? Rester proche de la culture locale mais en jetant un regard neuf sur un savoir-faire ancestral. Concrètement, on privilégie le recours aux matériaux naturels et locaux, ainsi qu’aux techniques traditionnelles de mise en œuvre. Le site où le bâtiment est implanté inspire ses propres codes esthétiques. Et l’on tient compte du climat spécifique à la région, notamment.
Architecture pour la planète
Cette architecture s’inscrit dans la philosophie du développement durable, au plan tant social (en valorisant les compétences locales) qu’économique, grâce à la mise en place de filières écologiques de proximité respectant le patrimoine. À rebours de la standardisation, le vernaculaire peut être considéré comme une réponse aux questions sur l’avenir de notre planète.
L’architecte chinois Wang Shu, qui a fondé l’agence Amateur Architecture Studio en 1997 avec son épouse Lu Wenyu, a remporté le prestigieux prix Pritzker pour sa défense d’une architecture respectueuse, allant jusqu’à réutiliser des milliers de briques de quartiers traditionnels en cours de démolition. Côté hôtels, les Casa Cook sont un bon exemple d’intégration de l’architecture vernaculaire (lire l’encadré). Car s’ils sont tous différents, ils utilisent ce langage commun et forment une sorte de collection, un ensemble de petits joyaux dans l’univers du voyage de luxe.
Vue à 360°
D’autres hôtels sont particulièrement emblématiques de ce phénomène. Dans le nord de la Norvège, le Svart Hotel, dont l’ouverture est prévue pour 2021, constitue un projet précurseur. Il ambitionne en effet de générer davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Implanté au bord du glacier Svartisen dans le cercle polaire arctique, sa structure circulaire surplombe en partie les eaux. S’inspirant des constructions locales sur pilotis, son impact sur l’environnement s’en trouve minimisé.
Cette forme à 360° offre par ailleurs une vue panoramique extraordinaire sur la nature, plongeant ses hôtes dans cet univers de glacier et de montagnes. Le Svart Hotel consommera 85% d’énergie en moins que les hôtels similaires, et sa capacité à exploiter l’énergie solaire sera à même de couvrir tant sa construction que ses besoins opérationnels.