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Gent Jazz Festival: Jamie Cullum, Monsieur 100.000 heures de scène

L’auteur-compositeur-interprète et pianiste britannique Jamie Cullum se produit à Séville le 13 juin 2024. ©AFP

Il est l'une des têtes d'affiche du Gent Jazz Festival, qui commence ce week-end, jusqu'au 20 juillet. Avec l'âme d'un showman et l'attitude d'une rock star, Jamie Cullum est ce qui pouvait arriver de mieux au jazz.

"Hi there, Jamie here!"… Oui, Jamie Cullum est au bout du fil depuis le petit village de Great Missenden, dans le Buckinghamshire. Cette splendide maison, sa femme Sophie en a hérité de son célèbre grand-père, Roal Dahl. Jamie Cullum est ce qui pouvait arriver de mieux au jazz: un musicien talentueux et un chanteur pyrotechnique mettant le feu au public. Depuis plus de vingt ans, l'énorme succès du chanteur et pianiste anglais ne tarit pas. Cela fait de lui, le 8 juillet, l'une des têtes d'affiche incontestables du Gent Jazz Festival qui s'ouvre ce week-end. "Ghent, fantastic, that's good!" 

Vous démarrez cette nouvelle tournée au Gent Jazz, sans devoir promouvoir de nouvel album. Qu'est ce que cela change pour vous?

"C'est un chouette moment de ma carrière où je peux faire une tournée sans accompagner une sortie d'album! Je peux ainsi revisiter ma musique de ces vingt-deux dernières années avec toute la souplesse d'un petit groupe d'excellents musiciens."

C'est un chouette moment de ma carrière où je peux faire une tournée sans accompagner une sortie d'album! Je peux ainsi revisiter ma musique de ces vingt-deux dernières années avec toute la souplesse d'un petit groupe d'excellents musiciens. Les gens qui vont venir nous voir vont probablement retrouver des chansons que je n'ai plus interprétées depuis des années, avec des arrangements différents. Parfois, ce que nous faisons sur scène nous surprend nous-mêmes, ce qui est vraiment très amusant.

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Vous vous sentez plus libre également?

La liberté devrait être évidente pour tout musicien évoluant dans l'univers du jazz, c'est sûr. Travailler avec un grand ensemble ne permet pas de changer le tempo de la chanson. Or, pour moi, le tempo peut changer chaque soir, dans chaque salle, en fonction de ce que l'on ressent sur le moment. Parfois une chanson va sembler meilleure jouée un peu plus rapidement, ou un peu plus lentement. Musicalement, cette souplesse est très importante pour moi.

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Après Gand, vous allez au Northsea à Rotterdam, puis à Montreux. Vous aimez l'ambiance des festivals?

Les festivals ont souvent lieu dans de beaux endroits, généralement avec un soin apporté à la qualité du son, etc. Mais ils sont surtout l'opportunité de retrouver de vieux amis, de voir d'autres musiciens, d'aller les écouter, de les rencontrer, de jammer avec eux. Parfois, vous voyez un musicien que vous admirez au bord de la scène, et cela peut vous impressionner. Je ne vais pas dire qu'il existe une compétition, mais cela peut élever le niveau de votre jeu si vous voyez Herbie Hancock à côté de la scène. (rires)

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Vous êtes d'une génération qui a grandi avec le grunge, le hip-hop et l'electro. Qu'est-ce qui vous a branché sur le jazz?

Je pense bénéficier d'une curiosité naturelle, qui, je dirais, est un héritage de mes parents et de mes grands-parents. J'ai toujours été intéressé par ce qu'il y avait derrière les choses, et le hip-hop des années nonante était très influencé par le jazz. Dans le Wild West de l'époque des samples, la musique de Miles Davis, de Bill Evans et d'Ahmad Jamal était régulièrement échantillonnée.

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"Comme toujours pour ses films, Clint avait des idées de mélodies principales. Je les ai reçues, j'ai écrit les paroles de la chanson "Gran Torino". C'est l'une des collaborations dont je suis le plus fier."

On retrouve ça derrière Nas, Wu-Tang Clan ou A Tribe Called Quest. J'ai aussi été guidé par un frère aîné curieux et talentueux, qui a introduit le jazz dans ma vie, ainsi que par des parents qui avaient des disques de jazz. J'ai toujours été attiré par les personnes excellentes dans ce qu'elles font.

Qu'est-ce qui vous a décidé à devenir chanteur?

Petit garçon, je me suis toujours senti à l'aise en chantant, même si j'ai été forcé de le faire à l'école et dans les événements familiaux (rires), des choses comme le twist, vous imaginez! Pour un jeune garçon à l'époque, chanter le twist n'était pas la meilleure manière d'attirer les filles alentours. Enfant, j'étais capable de chanter juste, mais je préférais être pianiste. À 17 ans, j'ai eu un emploi de pianiste dans un hôtel, où ma petite amie de l'époque travaillait et m'a recommandé, et là, j'ai bien dû commencer à chanter.

Vous avez étudié la littérature et le cinéma à l'université de Reading et, en tant que cinéphile, cela a dû être un grand moment de travailler avec Clint Eastwood sur "Gran Torino". Son fils Kyle nous a raconté l'histoire l'an dernier…

Question piège! (rires). En 2007, j'ai travaillé sur la musique du film "Grace is Gone", de John Cusack, musique écrite par Clint Eastwood. Ensuite, Clint m'a vu jouer au festival de jazz de Monterey, en Californie, alors qu'il était dans la préproduction de "Gran Torino". Comme toujours pour ses films, Clint avait des idées de mélodies principales. Je les ai reçues, j'ai écrit les paroles de la chanson "Gran Torino" et je suis retourné à la maison de Clint où nous l'avons enregistrée. Est-ce plus ou moins ce dont se souvient Kyle également? (rires). C'est l'une des collaborations dont je suis le plus fier.

Comment vous sentez-vous sur la scène, qui est votre véritable terrain de jeu?

"Je suis très dur avec moi-même. J'essaie tout le temps de m'améliorer, donc je reste très autocritique."

Si je n'ai pas fait de concerts depuis un certain temps, je peux être un peu plus nerveux. C'est comme un muscle, je pratique le chant tous les jours, mais la scène s'apprend sur scène. Maintenant, j'ai au moins fait les dix mille heures de pratique, le cliché censé faire de vous un expert. J'ai même probablement fait les cent mille heures sur scène, donc c'est un lieu familier pour moi, je m'y sens dans un état de fluidité où je peux apprécier le moment, la synergie au sein du groupe, le plaisir du public. C'est une expérience très agréable, même si je suis très dur avec moi-même. J'essaie tout le temps de m'améliorer, donc je reste très autocritique.

Jamie Cullum, le lundi 8 juillet au Gent Jazz Festival (jusqu’au 20 juillet au Bijloke à Gand). Avec Loz Garratt (basse), Brad Webb (batterie), Tom Richards (orgue, sax), Rory Simmons (trumpette), Tom Varrall (guitare), Marc Henderson et Aisha Stuart (voix).

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