Nissan supprime au total près de 20.000 emplois dans le monde
Le constructeur automobile japonais prévoit désormais de supprimer près de 20.000 emplois dans le monde entier.
Nissan prévoit de supprimer 10.000 emplois supplémentaires dans le monde, ont rapporté ce lundi les médias japonais, après que le constructeur automobile nippon en difficulté a annoncé en novembre qu'il supprimerait 9.000 postes.
La chaîne de télévision publique NHK a expliqué que ce total de 19.000 postes supprimés réduirait la main-d'œuvre de Nissan d'environ 15%, sans donner plus de détails. Le groupe a refusé de commenter ces informations également publiées par le quotidien économique Nikkei.
Cette information intervient à la veille de la publication des résultats financiers du groupe pour son exercice décalé 2024-25 achevé fin mars. Nissan devrait annoncer ce mardi une perte annuelle record, qui pourrait s'élever, selon ses prévisions, jusqu'à 4,6 milliards d'euros. Tout cela sur fond d'une douloureuse restructuration qui fragilise le constructeur après l'échec de son mariage avec Honda, et face aux surtaxes américaines. Le groupe avait prévenu, dès le 24 avril, qu'il anticipait une perte nette inédite située "entre 700 et 750 milliards de yens".
Une contre-performance s'expliquant, selon Nissan, "par les coûts liés au plan de redressement": face à l'essoufflement des ventes sur ses marchés clé américain et chinois, il a annoncé, outre des suppressions de postes, réduire de 20% ses capacités de production.
Dilemme face aux surtaxes sur l'automobile
Nissan, dont l'action a perdu 40% sur l'année écoulée, reste sous la pression d'un colossal endettement: les agences de notation ont d'ailleurs abaissé la note de sa dette en catégorie spéculative, Moody's pointant sa "faible rentabilité" et "sa gamme de modèles vieillissants" alimentant le déclin des ventes.
Le groupe apparaît très fragilisé: alors que fin 2024, il avait entamé, avec son compatriote en meilleure santé Honda, des négociations en vue d'un mariage pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial dans l'espoir de rattraper son retard dans l'électrique, les discussions se sont effondrées mi-février.
Cette débâcle a précipité le départ, un mois plus tard, du CEO Makoto Uchida, remplacé par le Mexicain Ivan Espinosa qui entend muscler encore davantage le "plan de redressement".
Outre l'effritement de la demande, Nissan est pris dans la tourmente de la guerre commerciale. Depuis début avril, Washington surtaxe à 25% les voitures importées aux États-Unis. Or, Nissan y a réalisé l'an dernier 30% de ses ventes mondiales: 924.000 véhicules, dont 45% étaient importés du Japon et du Mexique. Dans l'immédiat, Nissan assure disposer de stocks "importants" chez ses concessionnaires américains, mais bientôt, il sera confronté à un dilemme.
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