Barcelone se prépare à la grève générale

Quelques fleurs aux portes de l’école Ramon Llull en plein centre de Barcelone pour rappeler les incidents de la veille. C’est ce qui restait hier des affrontements survenus entre forces de l’ordre et militants nationalistes, lors du scrutin organisé par le gouvernement catalan pour demander l’indépendance. Le Llull est l’un des centres dans lesquels se sont produits des heurts particulièrement violents, relayés sur les médias sociaux et qui ont beaucoup marqué l’opinion publique catalane.

À midi, répondant à l’appel de plusieurs organisations nationalistes, les Catalans sont sortis à la porte de leurs bureaux pour protester contre les débordements de la police. En costume cravate, les employés du siège de CaixaBank, l’une des plus grandes banques espagnoles, étaient si nombreux qu’ils ont bloqué, le temps de quelques feux rouges, la Diagonal, l’une des principales artères du centre-ville.

Barcelone essayait de vivre un lundi comme un autre. Mais ce n’était pas facile. À la terrasse des cafés, bondés en cette belle matinée d’automne, la conversation revenait inexorablement vers le même sujet: que va-t-il se passer maintenant? "Tout le monde est très choqué par ce qui est arrivé, mais je trouve qu’avant de prendre des décisions, on devrait tous se calmer un peu", disait Joan, un étudiant de droit qui partageait une salade avec un copain de fac.

La capitale catalane se préparait à vivre une autre grande journée de mobilisations. Les syndicats et les deux grands mouvements indépendantistes, l’Assemblée Nationale Catalane (ANC) et Omnium, ont appelé à faire la grève mardi pour protester contre l’attitude de Madrid.

Dans les hôtels, les touristes, ceux qui font la richesse de la ville, avaient déjà reçu des avis de possibles perturbations pour circuler dans la ville. "Je vais rester chez moi et éteindre la télé", assurait Jaume, un architecte décorateur qui vit dans El Born, l’un des plus vieux quartiers de Barcelone. "Que gagnons-nous à protester une fois de plus? Je ne vois vraiment pas où va nous mener tout ça."