Ces petits Belges qui pourraient avaler Coca-Cola
Les chiffres du "deal du siècle", entre AB InBev et SABMiller ont donné le tournis toute la semaine: 96 milliards d’euros pour racheter son concurrent numéro 1 et lancer la quatrième plus grande acquisition jamais réalisée à l’échelle mondiale; une capitalisation boursière totale de 250 milliards d’euros, au 12e rang mondial, soit presque… deux tiers du PIB belge en 2014 (un peu moins de 400 milliards d’euros); un emprunt obligataire de 48 milliards d’euros, du jamais vu pour une société privée.
Un actionnariat familial solide, resté soudé à travers toutes les circonstances. Et qui avait l’ambition et la prise de risques dans ses gènes.
Cette opération est pourtant l’œuvre d’une entreprise aux capitaux (aujourd’hui partiellement) belges, partie il y a 30 ans d’une simple position de leader dans son pays. Une entreprise qui avait l’ambition dans ses gènes et dont l’action a été le moteur du succès. Une entreprise construite sur un socle actionnarial solide, avec des familles qui sont restées soudées à travers toutes les circonstances. Et qui n’a jamais cédé à la fatalité du "trop grand pour moi".
Avec une persévérance qui force le respect dans le monde et qui permet de croire que rien n’est impossible – le très sérieux "The Economist" ne tient-il pas pour possible que le nouveau groupe tente de mettre la main dans un futur proche sur Coca-Cola, rien de moins!
Rétrospectivement, cette réussite incomparable laisse évidemment quelques regrets, à propos de ces nombreuses pépites belges qui ont été fondues dans un ensemble plus large. Elle générera aussi quelques commentaires grincheux chez ceux qui ne croient pas à l’efficacité des groupes trop grands, trop puissants et donc aussi parfois bien délicats à manœuvrer en cas de mauvais temps. Mais elle doit surtout inspirer tous ces entrepreneurs belges, parfois déjà leaders mondiaux dans leur niche de marché, ou tout créateur en herbe qui se respecte: sans prise de risques, point de salut!
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