Quand la peur du noir tétanise

Le politique doit reprendre la main dans l’énergie

Depuis quelques mois, la Belgique joue à se faire peur, mais sans trop y croire, même si trois réacteurs sur sept sont à l’arrêt et que les importations d’électricité risquent de ne pas être au rendez-vous quand nécessaire. Au point que le "black-out" est devenu l’expression à la mode – il a même servi à rebaptiser une bière…

L’incendie survenu ce dimanche, qui a entraîné l’arrêt d’une quatrième unité de production nucléaire, celle de Tihange 3, est venu rappeler à ceux qui l’auraient négligé que compter sur une météo clémente, l’absence d’incidents techniques et la production des pays voisins pour assurer l’approvisionnement en électricité de la Belgique constitue un pari extrêmement risqué.

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Les agitations autour des plans de délestage ne peuvent plus escamoter un débat de fond sur notre futur énergétique.

Il faut aujourd’hui gérer l’urgence, pour cet hiver et pour les suivants. Mais la peur du noir et les agitations autour des délestages ne peuvent plus escamoter un débat de fond sur l’avenir de notre système énergétique. Un débat véritable, et non des tentatives de récupération.

Premier constat: le marché n’est manifestement pas le système le plus efficace pour conduire aux investissements nécessaires dans les outils de production de demain. Il n’a apporté ni sécurité d’approvisionnement ni baisse des prix. Le Royaume-Uni l’a bien compris: lui qui avait été un des premiers à déréguler le secteur a effectué l’an dernier un demi-tour spectaculaire. Il a remis le politique au pouvoir, qui a sorti ses garanties pour obtenir les investissements jugés nécessaires.

Deuxième constat: pour mettre en place une planification qui fonctionne, la Belgique doit dégager un consensus politique sur l’objectif qu’elle vise à terme. Le Danemark s’est fixé l’ambition de devenir une économie zéro carbone en 2050 en misant sur les renouvelables. Le Royaume-Uni a choisi de combiner nucléaire et énergies vertes pour construire le mix énergétique de demain. Avec, dans les deux cas, une vision sociétale partagée par l’essentiel de la classe politique, qui évite les hésitations et les revirements successifs qui ont marqué la politique énergétique de la Belgique, et signé sa faillite.

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