Le vert est dans le fruit
C’est un exercice vieux comme le monde. La politique et le débat, c’est (presque) comme l’œuf et la poule, on ne saurait trop dire lequel est venu en premier. En période de campagne électorale, chacun y va de son débat – fédérations en tous genres, associations, médias et co –, il n’a qu’à se baisser pour avoir les mains remplies d’invitations à se rendre à telle ou telle joute. Il faut être de bon compte: les débats auxquels j’ai assisté jusqu’ici étaient de relativement haute facture et, d’une manière générale, je pense qu’ils sont de nature à élever le niveau et l’intérêt des citoyens pour la chose politique. Prenez le débat de cet auguste quotidien saumon cette semaine: Bart De Wever et Jean-Marc Nollet. Les argumentaires étaient bien rodés, les punchlines du bourgmestre d’Anvers sur la taxation prévue par les écolos dans leur programme – punchlines assénées devant une audience assez, disons, "anti-taxe" – font mouche. L’Ecolo a également marqué des points: rien qu’en prenant part au débat en lieu et place de Di Rupo ou de Magnette, Nollet a scoré pour les verts. Je n’ai d’ailleurs pas très bien compris pourquoi le Parti socialiste avait fait un tel cadeau à son principal concurrent sur la gauche de l’échiquier politique. On a bien tenté de me donner quelques explications, du type "le PS ne veut pas se laisser enfermer dans un vieux clivage PS/N-VA", mais je n’ai pas été convaincu. Refuser le débat quand on fait de la politique, ça n’a pas de sens.