Dans sa nouvelle édition, Take the Lead, le programme de formation en leadership digital de L’Echo, De Tijd et de la Vlerick Business School, a pour thème principal le “Digital Business of the Future”. “La technologie existe mais comment définir ce qui est pertinent?”, interroge la directrice du programme, Ann Vereecke. “De quels talents les entreprises ont-elles besoin? Comment gérer le processus de changement? Voilà les vraies questions.”
Data & Analytics, IA, machine learning, automation, blockchain, métavers… La liste des technologies qui seront à l’ordre du jour de la nouvelle formation Take the Lead est impressionnante. Malgré tout, comme l’indique Ann Vereecke, directrice du programme et professeure d'Operations & Supply Chain Management, Take the Lead se destine aussi bien aux PME qu’aux collaborateurs de grandes entreprises.
“Nous nous adressons à tous ceux qui ont compris que la digitalisation était importante et qui souhaitent jouer un rôle de pionnier dans et avec leur entreprise. Il peut s’agir d’une multinationale comme d’une PME. Pour les petites entreprises, tout l’art consiste à distinguer l’essentiel de l’accessoire. Take the Lead est le meilleur guide pour y parvenir. En un temps relativement court, vous obtenez un aperçu des principales nouvelles technologies, de la façon dont elles s’articulent, et nous vous expliquons quels sont les pièges à éviter, car il y en a, bien sûr!
L’objectif est qu’à la fin du parcours, les participants soient capables d’élaborer leur propre plan de digitalisation. La formation est totalement nouvelle, ce qui la rend d’ailleurs tout aussi intéressante pour les participants des précédentes éditions de Take the Lead.”
Des sujets comme la blockchain et l’intelligence artificielle concernent-ils l’ensemble des entreprises?
Vereecke: “Certainement, mais pas nécessairement de la même façon. Prenez l’intelligence artificielle. Vous ne pouvez pas ouvrir un journal ou cliquer sur un site internet sans qu’on y parle de l’IA. Mais que peut-on faire avec elle? Comment l’intégrer? Pour bon nombre d’entre nous, ce n’est pas clair. Pendant le programme, nous éclairons le potentiel de l’IA à l’aide de cas concrets. L’IA peut avoir une valeur ajoutée pour les produits que vous proposez, mais elle peut aussi être intégrée dans les process de votre entreprise.
Je pense entre autres à la planification logistique: l’intelligence artificielle permet notamment de regrouper davantage de marchandises et d’organiser le transport plus efficacement. Et dans la finance et la gestion des ressources humaines, les applications sont quasi infinies: elle peut améliorer le reporting mais aussi permettre de chercher les bons profils de manière plus ciblée. Et il ne s’agit là que d’une seule technologie. Les cas concrets et les exemples peuvent servir d’inspiration. Nous constatons que les participants se disent rapidement: ‘Ah, maintenant, avec cet exemple, je pense que mon entreprise pourrait peut-être l’utiliser ainsi…’”
La liste des nouvelles technologies est longue et ne cesse de se complexifier. Comment trouver celles qui peuvent vous convenir?
Vereecke: “De nombreux professionnels sont impliqués dans cette formation, chacun voyant les choses selon son propre point de vue: spécialistes de l’analyse de données, de l’automatisation, de la blockchain, etc. La force du programme réside dans les discussions entre les participants et les experts, mais aussi entre les participants eux-mêmes. Le métavers est un bon exemple. Beaucoup de questions se posent à son sujet. Qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux? Quand peut-il être utile? S’agit-il d’une mode éphémère? Lorsque vous commencez à débattre de ce sujet, vous apprenez à poser les bonnes questions et à identifier ce qui est intéressant pour vous.”
Cette nouvelle formation est véritablement axée sur le management et répond à la question: quels sont les choix que je dois opérer si je souhaite digitaliser mon entreprise avec succès?
“Évidemment, pour des raisons bien compréhensibles, l’inquiétude est également très présente, avec des questions telles que ‘L’IA va-t-elle remplacer les humains?’. En réalité, l’enjeu consiste à chercher de quelle façon exploiter les technologies disponibles pour compléter l’action de vos collaborateurs et les process de votre entreprise. Imaginons qu’un drone puisse prendre en charge une partie d’une fonction: cela signifie-t-il que ce drone remplacera un collaborateur? Ou bien que cette fonction sera plus passionnante et plus confortable? Attention, la réponse à cette question n’est pas simple. C’est pourquoi nous passons aussi en revue la question du leadership.”
Ce thème représente même un module complet de la formation. Pourquoi ce sujet occupe-t-il une telle place dans le programme?
Vereecke: “La technologie n’est pas en soi le principal obstacle. Les innovations sont là, elles sont disponibles. Trouver les personnes capables de les implémenter, développer le bon état d’esprit pour innover, gérer le processus de changement: nous savons par expérience que ce sont les clés de la réussite de la digitalisation ou de la transformation numérique. C’est pourquoi cette nouvelle formation est véritablement axée sur le management et répond à la question: quels sont les choix que je dois opérer si je souhaite digitaliser mon entreprise avec succès?”
Autre thème marquant: la durabilité. Quel est son lien avec la digitalisation?
Vereecke: “Pour digitaliser, on ne peut faire l’économie d’investissements dans la technologie. On n’y échappe pas. Mais bien entendu, vous devez obtenir un retour sur investissement. Jusqu’à récemment, il s’agissait surtout de résultats financiers, d’efficacité ou d’une meilleure utilisation des matériaux. Depuis, tout le monde a compris que ces technologies pouvaient aussi nous aider à réduire notre empreinte écologique. Je reprends l’exemple que nous avons déjà évoqué: si vous réussissez à organiser vos transports plus efficacement grâce aux nouvelles technologies, vous améliorez vos performances et vous réduisez vos émissions polluantes.
Cela vaut pour l’impact sociétal des entreprises. Nous rêvons parfois tout haut d’un avenir où les pizzas pourront être livrées par drone, mais les drones sont déjà utilisés en Afrique pour livrer des vaccins dans des centres hospitaliers situés loin de tout. Et l’on pourrait citer des exemples plus proches de nous, comme l’amélioration de la sécurité au travail.”
Pour conclure, comment voyez-vous le Digital Business of the Future?
Vereecke: “À l’avenir, les entreprises seront davantage digitalisées, cela va sans dire. Mais à mes yeux, il est crucial de faire la distinction entre transformation digitale et digitalisation. La première est le Big Bang: l’utilisation des nouvelles technologies pour transformer entièrement l’entreprise avec de nouveaux produits, un nouveau modèle d’exploitation, etc. Les possibilités sont légion et nous les passons en revue. Mais je souhaite tout de même souligner qu’il est important pour une entreprise de se digitaliser, ne fût-ce que pour intégrer les nouvelles tendances pour les produits et process existants, et faire réellement la différence.”
Plus d’infos et inscriptions sur https://takethelead.lecho.be/digital-business-of-the-future