Renaissance de Carsid, boxe à La Havane, guerre culturelle en Ukraine, JO: les incontournables du week-end
À Charleroi, un site industriel à la dérive se rêve en futur pôle "cleantech". À Cuba, la boxe est, avec le baseball, le sport roi. Avenue de la Toison d'Or, on rêve déjà d'un score à plus de 30% en Wallonie. En Ukraine, la culture est utilisée comme arme de guerre. À Dinant, on écoutera Chris Potter. Bonne lecture!
Urbex, dit-on. Pour commencer, on vous emmène en exploration urbaine, ou presque. Souillé par un siècle d'exploitation industrielle, le site du sidérurgiste Carsid, situé dans la zone ouest de Charleroi, plonge le visiteur dans une autre époque. D'un bâtiment à l'autre, le temps s'est arrêté avec celui de l'âge d’or de la sidérurgie carolo. Les vieux moteurs ne vrombissent plus. La nature tente de reprendre ses droits sur l'emprise de l'homme. C'est pourtant ici, sur une petite moitié de ces 108 hectares laissés à l'abandon depuis près de vingt ans, que va naître le "District Cleantech". L'ambition? Attirer une centaine d'entreprises et créer plus de 1.000 emplois. Le modèle? Le Biopark de Gosselies.
Le voyage se poursuit. L'étape suivante est un brin plus exotique, puisqu'elle se situe dans les Caraïbes. Direction La Havane. La boxe est, avec le baseball, le sport roi à Cuba. Les pugilistes de ce petit pays de 11 millions d'habitants ont raflé dans toute l'histoire des Jeux olympiques le plus de médailles au monde, derrière les États-Unis. Ces bons résultats pourraient changer lors des JO de Paris.
On reste dans la thématique olympique, côté organisation cette fois. Longtemps président du Comité olympique et interfédéral belge (COIB), Pierre-Olivier Beckers est devenu l'un des piliers du mouvement olympique. Au point que l'ancien CEO du groupe Delhaize (avant le rachat par Ahold) a été nommé président de la Commission de coordination pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Cet ancien hockeyeur et amateur de sports de montagne nous explique son rôle dans la grande machine olympique et fait le point à quelques jours de la cérémonie d'ouverture des 33ᵉ JO de l'ère moderne.
Dépasser les 30% en Wallonie
Rencontre encore, d'un autre type, quoique l'on pourrait considérer que la victoire remportée est olympique. Depuis les élections du 9 juin, Georges-Louis Bouchez est le patron incontestable – quoique parfois contesté – de l'espace politique francophone. "Je n'ai pas gagné sur un malentendu, mais bien sur le travail", assure celui qui vient d'être réélu, avec un score tutoyant les 96%, à la tête du MR. "Le message est assez clair. Les Wallonnes et les Wallons ont montré une chose: ils veulent travailler." Et de se projeter, déjà, dans cinq ans, avec un objectif dans le viseur. Que les libéraux dépassent les 30% en Wallonie.
Outre la formation des gouvernements en Wallonie et à la Fédération Wallonie-Bruxelles – tandis qu'à Bruxelles, cela louvoie nettement plus –, l'autre actualité lourde du moment, c'est la menace de fermeture qui plane lourdement sur le site d'Audi à Forest. Que vont devenir les travailleurs de l'usine? Parlons chiffres. Le site emploie quelque 3.000 personnes, dont près de 600 à temps partiel, ce qui explique la différence avec le décompte en équivalents temps plein (ETP), qui aboutit environ au total de 2.757 emplois. Par statut, les ouvriers représentent 2.093 ETP, les employés 626 et la direction 12. Parmi les défis délicats qui s'annoncent, pointons la question des travailleurs les plus âgés. À Forest, les plus de 50 ans représentent un peu plus du tiers de l'effectif du constructeur automobile.
Changement de registre, même si c'est également de saison. Les juillettistes sont en goguette, les aoûtiens font le gros dos. Mais comment partir en congé sans risquer votre jeune entreprise? Concilier réussite professionnelle et vacances bien méritées, est-ce seulement possible en début d'activité? Voici venu le second épisode de notre nouvelle rubrique hebdomadaire, "Mon business".
"Figure christique"
Poursuivons, en prenant un peu de recul, en compagnie de François Azouvi, spécialiste de la pensée et de la culture contemporaine. Dans son dernier ouvrage, le philosophe montre comment nos sociétés sont passées de la promotion de l'héroïsme à la valorisation de la victime. Selon lui, cette transformation s'explique par le retrait du religieux. "Lorsque le christianisme se retire, sous l'effet de la sécularisation, le modèle héroïque se retire avec lui, aussi bien le héros que le martyr. Avec ce retrait, surgit la victime, et cette figure est d'emblée sacralisée. Mais, à la différence du héros ou du martyr, la victime se définit par sa passivité. Elle subit l'épreuve sans aller au-devant d'elle."
C'est l'heure, à présent, de parler culture. Dans un premier temps, sous un angle sortant clairement de l'approche ordinaire. Sévissant depuis plus de deux ans maintenant, le conflit en Ukraine revêt un aspect peu évoqué: celui de la culture, utilisée comme arme de guerre. Avec Anna Colin Lebedev, maître de conférences en Science politique à l'université Paris-Nanterre et spécialiste des sociétés post-soviétiques, on analyse cette lutte désormais sans merci entre deux cultures à la fois proches et très différentes. "Ce que l'on peut voir aujourd'hui dans les territoires occupés montre une volonté d'effacer ce qui fait la spécificité de l'Ukraine, de nier sa différence. À l'époque soviétique, on assistait déjà à une infériorisation de l'autre: la culture ukrainienne était présentée comme primitive, rurale, là où la culture russe était vue comme moderne et urbaine."
Deep Purple bouge encore
Terminons sur une note plus légère. Plus de 55 ans après sa création, Deep Purple est toujours bien vivant, même si le groupe a connu plusieurs vies et des changements d’effectifs. En compagnie du chanteur, Ian Gillan, on évoque leur nouvel album, "=1", leur mode de création très organique et leur nouveau guitariste, Simon McBride.
Encore un détour, mosan cette fois. En jazz, c'est l'été Chris Potter. Revenant de Montpellier et avant cela, de Jazz in Marciac, le saxophoniste vedette était au Gent Jazz le 11 juillet. Puis, il revient au pays d'Adolphe Sax le week-end prochain pour Jazz à Dinant, dans les magnifiques jardins de l'abbaye de Leffe. Potter est aussi l'homme de tous les superlatifs et des records: à voir le nombre de participations à des enregistrements comme accompagnateur – plus de cent quarante –, c'est à se demander quand il reprend son souffle!
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