"Et toi, c'est quoi ta banque?"

La porte d’accès à la propriété plus étroite

Pour certains, dont le nombre va croissant, la réponse à cette question est de moins en moins à choix multiple. Hier encore, notre Banque nationale, cornaquée par sa grande sœur européenne, réitérait au gouvernement fédéral une recommandation usée à force d’être entendue: pour mettre fin à la surchauffe sur le marché immobilier résidentiel belge, il conviendrait de prendre des mesures dites "supplémentaires". On ergote encore pour l’instant sur la couleur de ce supplément et on évoque même une remontée des taux hypothécaires, qui ne serait pas pour déplaire aux banques.

Le couplet est connu, seriné sur base de grilles d’analyse peu sensibles aux spécificités du marché belge.

La raison de cet énième avertissement: l’endettement des ménages belges, qui serait supérieur à la moyenne de la zone euro. Et qui résulte, dit-on, de la flambée des prix des habitations par rapport à la capacité de remboursement. Le couplet est connu, seriné sur base de grilles d’analyse peu sensibles aux spécificités du marché belge. Mais ça, les censeurs européens n’en ont cure. Appelée dans le bureau du directeur européen, la BNB a donc dans un premier temps pointé du doigt les prêts bancaires dont le montant dépasse 80% du prix d’achat du bien, pour ensuite proposer une mesure moins ciblée. Ce qui est sûr, c’est que pour toutes celles et ceux qui se sont vu récemment claquer au nez la porte d’une banque sous prétexte de resserrement obligé des conditions de crédit, la pilule risque d’être amère.

Du côté du secteur immobilier, on se demande qui a intérêt à crier au loup à intervalle si régulier en rendant la porte d’accès à la propriété de plus en plus étroite; et à terme, en mettant sous le boisseau un secteur porteur qui, malgré la crise, tente de tirer son épingle du jeu tout en rénovant utilement un parc résidentiel d’un autre âge. On propose plutôt aux décideurs européens et belges de faire preuve de créativité et d’audace; et de réaliser de véritables économies d’échelle en soutenant la réduction des dépenses d’énergie du parc résidentiel, véritable gouffre financier tant pour l’État que pour les ménages les moins aisés. Propriétaires ou non.

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