Petra De Sutter, nouvelle rectrice de l'UGent, tourne la page de la politique nationale

L'ancienne vice-Première ministre Petra De Sutter (Groen) prendra les rênes de l'UGent pour les quatre prochaines années. Avec un score impressionnant de 71%, elle a battu le recteur sortant Rik Van de Walle, empêchant ainsi ce dernier de briguer un troisième mandat historique. Elle dirigera l'université en tandem avec le politologue Herwig Reynaert, qui assumera le rôle de vice-recteur.

Dans tous les collèges électoraux, De Sutter a su séduire bien plus que son adversaire. Parmi le personnel administratif et technique, 81,45% ont voté pour elle. Les doctorants et autres membres du personnel académique assistant lui ont accordé 75,45% de leurs voix, tandis que 72,33% des étudiants ont également choisi De Sutter. Seuls les professeurs ont montré un écart plus réduit, avec 55,6% pour De Sutter contre 39,91% pour Van de Walle.

Ce résultat sonne comme un désaveu pour Rik Van de Walle, critiqué pour sa communication maladroite tant par les étudiants que par le personnel technique. Déjà lors des précédentes élections, il n'avait convaincu que moins de quatre étudiants sur dix, malgré l'absence de concurrent.

Un défi pour Groen

Cette fois, face à une adversaire de renom, la tâche était ardue. Professeure de gynécologie, Petra De Sutter a dirigé le département de médecine reproductive de l'hôpital universitaire de Gand jusqu'en 2019. Elle a quitté ce poste après son élection au Parlement européen. Entre 2020 et 2024, elle a été ministre de la Fonction publique et vice-Première ministre dans le gouvernement De Croo.

Ni son passé politique, ni l'affaire MeToo impliquant le politologue Carl Devos n'ont entravé sa campagne. Certains craignaient que son profil politique ne rebute les électeurs, mais il n'en fut rien. De même, les accusations de l'ancienne assistante Hilde Van Liefferinge, selon lesquelles l'université aurait dissimulé un comportement inapproprié, n'ont guère pesé. On redoutait que cela ne ternisse la campagne de De Sutter, car Hilde Van Liefferinge avait à l'époque alerté Herwig Reynaert, alors doyen de la faculté des sciences politiques et sociales.

Actuellement cheffe de groupe, De Sutter avait annoncé qu'elle quitterait la Chambre si elle devenait rectrice. Son départ laisse un vide pour Groen, qui perd son dernier visage emblématique. Lors des élections de l'année dernière, De Sutter avait été le seul rayon de soleil pour le parti, recueillant 64.000 voix de préférence en Flandre-Orientale, surpassant même l'ancien Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD).

Seule femme à la tête d'une université en Flandre

Reste à savoir si De Sutter quittera également la politique locale. Elle est encore conseillère municipale sur une liste indépendante à Horebeke. La décision de renoncer à ce mandat revient au conseil d'administration de l'UGent. Quoi qu'il en soit, De Sutter ne pourra être rectrice de Gand que pour un seul mandat. À 62 ans, elle atteindra la limite d'âge de 67 ans lors du prochain mandat, ce qui l'empêchera de se représenter.

Il s'agira de la seule femme à la tête d'une université en Flandre. Du côté francophone, quatre universités sont dirigées par une femme (ULiège, UCLouvain, ULB et UNamur).

Le duo prendra ses fonctions le 1er octobre 2025.