Acheter en ligne et se faire livrer chez soi est une pratique de plus en plus courante, facile, utile et qui offre un gain de temps non négligeable. Mais l’e-commerce est-il durable sur le long terme? Devez-vous vraiment culpabiliser lorsque vous achetez en ligne? Les réponses dans ce Point Poste, un podcast de bpost en collaboration avec Echo Connect.
- bpost est traditionnellement une entreprise cycliste
- l’impact de la livraison à domicile doit être comparé à celui d’un consommateur qui se déplace pour aller chercher son article
- le type de véhicule est important mais qu’une livraison au plus près du destinataire l’est plus encore
- la coopération est une dimension-clé de la durabilité, même avec des concurrents
- le projet d’Écozone de Malines a permis de réduire de 92% les émissions de CO2
- le consommateur veut son article pour une date précise, pas forcément le plus rapidement possible
On dit souvent que le nombre de paquets livrés a augmenté avec la pandémie de Covid-19. Mais constate-t-on cela sur le terrain? “Absolument”, confirme Paul Vanwambeke, directeur de la logistique urbaine chez bpost. “De nouvelles personnes ont découvert la possibilité – et la facilité – de se faire livrer à domicile. Et puis, les gens sont plus fréquemment présents chez eux.”
Une telle croissance de la livraison de colis pose bien évidemment la question de la durabilité de cette activité. Quelque 15% de la flotte de bpost se compose ainsi de vélos, qu’ils soient électriques ou non, de plus en plus munis de remorques. Mais le groupe va plus loin encore avec son concept d’Écozone.
“Tout est parti d'une réflexion: que peut-on faire pour diminuer notre impact sur le climat mais aussi sur la ville et sur la qualité de vie en ville?”
92% de CO2 en moins à Malines
“Au-delà du passage aux véhicules électriques, nous avons développé une série d'idées qui impliquent tous les acteurs, ceux qui expédient les colis comme ceux qui les reçoivent”, précise Paul Vanwambeke.
“L’un des éléments centraux du concept d'Écozone est de favoriser la livraison non pas à domicile mais à un lieu proche du destinataire, que l'on peut atteindre facilement à pied ou à vélo. On se base pour cela sur un réseau de points de livraison de colis, des bureaux de poste par exemple, mais aussi sur des distributeurs de colis dans lesquels nous déposons le colis et où il est possible de le récupérer à sa meilleure convenance.”
L’un des éléments centraux de notre concept d'Écozone est de favoriser la livraison non pas à domicile mais à un point proche du destinataire, que l'on peut atteindre facilement à pied ou à vélo.
“Dans notre zone-pilote à Malines, nous avons réduit de 92% les émissions de CO2 pour la livraison à domicile et en points d'enlèvement. Et nous avons commencé à dérouler ce type d'initiative à Bruxelles, Louvain, Mons, Namur et bientôt à Liège. À l'horizon 2025, nous comptons avoir diminué nos émissions de moitié, ce qui implique de remplacer 50% de notre flotte par des véhicules ‘zéro émission’ ou de type cycliste.”
Coopération, recyclage et rôle social
bpost œuvre par ailleurs à un modèle inédit de coopération entre différents acteurs. “Aujourd'hui, c'est l'expéditeur, donc souvent le site d’e-commerce, qui décide de l'opérateur qui livrera le colis. Or, nous pensons, chez bpost, que dans une série de situations, il pourrait être intéressant de regrouper les forces et de mieux se coordonner, même entre concurrents. C’est pourquoi, dans le cadre du projet-pilote lancé à Malines, nous mettons notre infrastructure à la disposition d'autres acteurs.”
Les facteurs de bpost contribuent très largement aux villes et communautés durables, puisqu'ils ont un contact privilégié avec les clients. L'aspect social est fondamental!
La question des emballages, enfin, a toute son importance dans une perspective de durabilité. Une dimension sur laquelle bpost travaille énormément, souligne le directeur de la logistique urbaine. Qu’il s’agisse de la taille des emballages ou du matériau employé.
“Cela pose aussi la question des contenants réutilisables”, note Sabine Limbourg, professeure de logistique à l'ULiège. “Cela complexifie le travail, cependant, puisque les tournées devront prendre en compte le fait qu'il faut collecter ces contenants réutilisables.”
Sans oublier l’objectif de développement durable lié aux “villes et communautés durables”, conclut Sabine Limbourg. “Je pense que les facteurs de bpost y contribuent très largement, puisqu'ils ont un contact privilégié avec les clients. L'aspect social est fondamental!”