La scale-up de l'année 2020 Proxyclick devient britannique
La jeune entreprise tech a été rachetée par Condeco, le leader mondial du "workplace management". Le nouvel investisseur souhaite élargir les équipes bruxelloises.
Il parait que les crises sont les moments parfaits pour les plus grandes avancées entrepreneuriales. Proxyclick en est le parfait exemple. Lancée en 2008, cette scale-up bruxelloise est spécialisée dans le "visitor management". À l'heure où une bonne partie du monde économique se débat avec une pandémie mondiale, l'entreprise bruxelloise ne s'est jamais aussi bien portée. Au point de la rendre irrésistible auprès des géants du secteur. L'entreprise tech vient de changer de mains. L'heureux nouveau propriétaire se nomme Condeco.
La société britannique n'est rien d'autre que le leader mondial sur le marché. Si le montant de la transaction reste secret, l'opération est une jolie reconnaissance pour la scale-up. "C'est un vrai win-win" assure, grand sourire aux lèvres, Gregory Blondeau l'un des trois cofondateurs. "L'opération est également intéressante pour nos travailleurs, car nous avons une politique de stock-options. La plupart de nos employés ont donc aussi directement profité de la vente".
"Après la première réunion avec Condeco, nous n'étions pas très emballés. Mais après avoir réfléchi, l'acquisition par un grand groupe semblait la solution la plus évidente."
La bonne nouvelle est d'autant plus intéressante pour l'entreprise qu'elle n'était pas vraiment prévue. "Notre ambition n'était pas de vendre. Nous voulions continuer à grandir de notre côté", assure d'ailleurs Gregory Blondeau. Le marché aura finalement poussé les cofondateurs à changer d'avis sur la question. "Nous n’avions pas vraiment réfléchi à la question lors du premier appel du pied de Condeco l’été dernier. Mais au vu des demandes grandissantes de nos clients pour une offre plus large, l'acquisition par un grand groupe semblait la solution la plus évidente".
Consolidation du marché
Leur décision finale a été influencée par l'évolution récente du secteur. "Aujourd'hui, l'activité de gestion d'espaces de travail est devenue critique pour les entreprises", explique Paul Statham, CEO et fondateur de Condeco. "En 2019, on estimait le marché mondial entre trois et quatre milliards de dollars. Aujourd'hui, les estimations sont autour de 15 milliards de dollars", glisse-t-il. La bonne évolution du marché s'est traduite aussi dans l'activité du groupe belge. "Nous sommes probablement l’une des rares entreprises à avoir grandi ses bureaux durant la crise. Nous sommes passés de 45 à 85 employés en neuf mois", expliquait Gregory Blondeau, en décembre 2020.
"Notre fonctionnement était déjà très international. Sur la centaine de travailleurs, nous avons déjà 40 nationalités."
Avec de tels résultats, Proxyclick n'est pas restée longtemps inaperçue sur ce nouveau marché stratégique. "On est actuellement dans une vague de consolidation. En plus de Condeco, plusieurs fonds avaient fait part de leur intérêt, ce qui a aussi joué dans les négociations", explique Gregory Blondeau. "Proxyclick était notre premier choix. Ils sont les meilleurs au monde sur ce segment. On se devait de se lancer sur ce marché pour élargir notre offre de services", explique Paul Statham. L'ensemble des emplois seront maintenus. La société britannique compte même investir. "Le souhait est de garder l'expertise. Nous allons recruter entre quinze et vingt développeurs supplémentaires, ici, à Bruxelles", assure le patron.
Le nom Proxyclick devrait rester. Pas les cofondateurs. Une fois la transition achevée, Geoffroy De Cooman, Gregory Blondeau et Jean-Bernard van Zuylen quitteront l'entreprise. Condeco ayant repris l'ensemble des parts, Proxyclick perd aussi sa nationalité belge. "Dans un marché aussi ouvert, cela n'a pas vraiment d'importance. Notre fonctionnement était déjà très international. Sur la centaine de travailleurs, nous avons déjà 40 nationalités", précise Gregory Blondeau.
Une fois la transition assurée, les trois associés comptent faire un pas de côté, dans un premier temps. Il n'est toutefois pas impossible de les revoir rapidement réapparaitre dans l'un ou l'autre projet tech. "J'ai envie de transmettre ce que j'ai appris", sourit Gregory Blondeau. "J'ai déjà quelques rendez-vous prévus avec des start-ups", sourit-il.
Fondée en 2008, Proxyclick développe des services pour faciliter la gestion des allées et venues au sein des entreprises. Installée à Bruxelles, l'entreprise s'est progressivement étendue en ouvrant notamment des bureaux à Singapour et aux États-Unis. Aujourd'hui, 10.000 bureaux sont équipés de solutions imaginées par Proxyclick. L'entreprise belge travaille notamment avec des géants comme Airbnb, L’Oréal, Vodafone, Revolut, PepsiCo, Audi. Après avoir réalisé deux levées de fonds pour un montant total d'un peu plus de 18 millions de dollars, la société fut élue "scale-up de l'année" en 2020. L'année fut particulièrement porteuse pour l'entreprise qui a profité de la crise pour élargir son activité. "Autrefois, notre outil ne servait que pour l'accueil des visiteurs. Mais désormais, les entreprises ont aussi besoin d'un outil adapté pour gérer un monde du travail devenu hybride", explique Geoffroy De Cooman, cofondateur de Proxyclick. L'entreprise compte aujourd'hui une centaine de travailleurs.
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