L'efficacité doit primer

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Les limites de la modération salariale

Malgré la modération salariale, les entreprises belges ont perdu des parts de marché sur la scène internationale. Elles ont utilisé en partie les mesures prises par le gouvernement Michel pour améliorer leurs bénéfices plutôt que pour réduire leurs prix et être plus compétitives. C’est ce que montre une étude de la Banque nationale de Belgique. Une évaluation systématique de toutes les politiques publiques est indispensable. L’étude de la BNB y participe judicieusement. Dans un contexte budgétaire serré, l’efficacité économique d’une mesure doit être un guide bien davantage que des idéologies (de droite ou de gauche) ou des slogans de campagne.

Une modération salariale ne peut être le seul mantra d’une politique économique.

Gel des salaires, saut d’index, tax shift et baisses de cotisations sociales, révision de la loi de 1996 sur la compétitivité: le gouvernement Michel a pris de nombreuses décisions visant à annihiler le handicap salarial de la Belgique par rapport aux pays voisins. L’étude de la BNB prouve les limites de ce modèle. Mais il faut être nuancé. Avoir des entreprises plus solides financièrement est positif pour leur pérennité. La modération salariale a été utile. Donner de l’oxygène à nos entreprises était sans doute nécessaire. Retomber dans les dérives du passé serait suicidaire. Mais une modération salariale ne peut être le seul mantra d’une politique économique. D’abord car elle a des effets pervers, notamment un impact négatif sur la consommation intérieure. Ensuite car la compétitivité d’une entreprise dépend de nombreux facteurs. Le coût salarial reste une donnée essentielle. Mais l’innovation, la qualité et le type du produit ou du service, la nature des débouchés commerciaux, la qualification du personnel, les infrastructures, le cadre réglementaire sont autant d’autres éléments importants.

La BNB formule plusieurs recommandations. Nos entreprises exportatrices ont besoin de flexibilité dans un monde où les chocs externes sont imprévisibles – songeons à des droits de douane imposés inopinément au détour d’un tweet par exemple – et où le centre de gravité du commerce international se déplace vers l’Asie. Elles doivent aussi, plus que jamais, miser sur l’innovation, sur les marchés porteurs et sur des segments de niche à fort contenu technologique.

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