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Seize pays, dont la Belgique, demandent une flexibilité budgétaire à l'Europe pour se réarmer

Le ministre de la Défense et du Commerce extérieur, Theo Francken (N-VA). ©BELGA

Plus de la moitié des États européens sont prêts à s'endetter davantage pour se réarmer face à la menace russe, ce qui requerra l'activation de la clause dérogatoire au Pacte de stabilité.

Douze États membres de l'Union européenne (UE), dont la Belgique, ont demandé à la Commission européenne l'autorisation d'activer leur clause dérogatoire au Pacte de stabilité en vue de réaliser des dépenses de défense supplémentaires, a annoncé l'exécutif européen. Quatre autres pays vont faire de même dans les jours à venir, selon le Conseil européen, ce qui porte à 16 le nombre d'États européens prêts à dépasser les limites budgétaires de l'UE pour accroître leurs dépenses militaires.

La Commission européenne a présenté, début mars, le plan "Rearm Europe" à 800 milliards d'euros, visant à augmenter les dépenses de défenses pour faire face à la menace russe. Ce plan prévoit l'activation de clauses nationales dérogatoires, permettant aux États qui en bénéficieront d'augmenter leurs dépenses de défense jusqu'à 1,5 % de leur PIB chaque année pendant quatre ans sans enfreindre les règles budgétaires de l'UE.

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D'autres pays "frugaux", comme les Pays-Bas et la Suède, semblent renoncer à s'endetter.

"La Commission continuera de veiller à ce que cette flexibilité soit coordonnée et aide les pays de l'UE à progresser vers des budgets de défense plus élevés tout en préservant des politiques budgétaires saines", a assuré Valdis Dombrovskis, le commissaire européen chargé de l'économie. L'exécutif européen espère débloquer de la sorte 650 milliards d'euros.

L'Allemagne s'endette pour réarmer

Les 16 pays prêts à s'endetter davantage sont la Belgique, la Bulgarie, la Tchéquie, le Danemark, l'Allemagne, l'Estonie, la Grèce, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande.

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L'exécutif européen va maintenant évaluer ces demandes en vue de formuler des recommandations au Conseil pour début juin [...].

La Belgique a l'intention de rehausser ses dépenses de défenses, situées à 1,3% du PIB, pour atteindre 2%, la référence minimale fixée par l'Otan. L'Allemagne est la seule grande économie européenne à franchir le pas. D'autres pays "frugaux", comme les Pays-Bas et la Suède, semblent renoncer à s'endetter. La France et l'Italie, en situation budgétaire difficile, restent aussi en dehors.

La Commission avait demandé aux gouvernements d'envoyer leurs demandes d'activation de la clause dérogatoire pour le 30 avril, mais ce délai n'était pas obligatoire. L'exécutif européen va maintenant évaluer ces demandes en vue de formuler des recommandations au Conseil pour début juin, lors du Semestre européen du printemps. Le Conseil disposera ensuite d'un mois pour statuer sur la question.

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Pas d'accord sur SAFE

En plus de la clause dérogatoire, les États membres pourront aussi bénéficier d'un emprunt européen de 150 milliards d'euros, à travers le programme SAFE.

Mais, à ce jour, les Vingt-Sept n'ont pas encore réussi à s'accorder sur les modalités de cet emprunt. Lors d'une réunion d'ambassadeurs, mercredi, plusieurs pays ont soulevé des réserves sur les pays étrangers éligibles au programme.

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